Guerre fratricide entre mouvements algériens ( FLN et MNA) sur le sol français pendant la guerre d'Algérie : 4.000 morts 12000 blessés
Pendant la guerre d'Algérie, la France métropolitaine est le théâtre d'une guerre civile particulièrement sanglante. A Marseille, Paris, Lyon, ou encore Lille, les rues se métamorphosent en champs de bataille. Embuscades, fusillades, enlèvements, tortures... De 1955 à 1962, l'affrontement entre le Front de Libération Nationale (FLN) et le Mouvement National Algérien (MNA) fait près de 4 000 morts.
Journaliste d'investigation, Lakhdar Belaïd a pu retracer le parcours d'un « terroriste », son propre père, l'un des chefs clandestins du MNA. A l'aide de témoignages, d'archives, mais surtout en ayant eu accès aux rapports des enquêteurs qui ont arrêté son père et démantelé son organisation, l'auteur reconstitue une série d'attentats commis dans le Nord-Pas-de-Calais, et dévoile ainsi les secrets d' une « guerre fratricide ». Douze ans de quête d'un fils pour percer le secret d'un père ; douze ans d'enquête pour lever l'un des derniers tabous de la guerre d'Algérie...
http://www.harki.net/article.php?id=644
Extraits
le massacre de Melouza oppose des nationalistes entre eux. 400 villageois sont assassinés en une nuit ; c’est un moment de terreur et d’effroi absolu dans la paysannerie algérienne, qui s’étend jusque dans l’immigration en France. Le FLN est dans la dénégation du massacre, ce qui va entraîner une guerre des mémoires instantanée. C’est le sommun de la violence entre villageois.
En France, l’affrontement MNA/FLN fera environ 4000 morts et 12 000 blessés dans l’immigration algérienne en France. Avec Melouza, c’est la disparition d’un espace intermédiaire, c’est l’inauguration d’une façon d’être en politique : « avec nous ou contre nous ». Les déterminismes idéologiques vont peser assez peu pour laisser la place à d’autres critères : exactions contre ma famille, contre mon village, logiques de la survie de sa lignée, de sa famille, de son village. Ainsi, la délimitation des camps ne s’est pas faite dès le début de la guerre.
Lydia Aït Sadi, qui a étudié les manuels d’histoire en Algérie de 1962 à 2008, indique que l’Etat se considérait comme le seul garant de l’écriture des manuels, manuels où, jusqu’au début des années 1990, le seul héros était le peuple algérien, avec une règle non écrite : on ne parle pas de tout ce qui pouvait être dérangeant. Les choses évolueront à partir des années 1990. Le héros est d’abord un héros mort, quitte à mentir sur les circonstances de sa disparition.
Aujourd’hui, 10 pages au total (sur l’ensemble des manuels) parlent des harkis ; on y parle de choix, et du fait que cela n’a pas toujours été un choix. La question des massacres et de l’abandon n’est jamais abordée.
LA QUESTION DE LA QUALIFICATION DES CRIMES SUBIS PAR LES HARKIS.
Quant au nombre de Harkis massacrés après le cessez-le-feu, les estimations varient entre 30 000 et 150 000 personnes, les historiens s’accordant pour resserrer la fourchette entre 60 et 70 000 harkis massacrés par les combattants de la 25 ème heure sous l'œil indifférent du FLN et de l'armée française qui ont la même lourde responsabilité dans cette tragédie.
Alain David souhaite aborder l’hypothèse du crime contre l’humanité en tant que philosophe, tout en précisant que la raison juridique et la raison philosophique ne se recouvrent pas. Ainsi, par exemple, comment assigner l’inhumanité spécifique d’un acte – le crime contre l’humanité – alors que, selon sa définition même, tout crime est déjà une atteinte à l’humanité ? Il estime qu’il faut faire, dans une perspective heuristique, l’hypothèse du crime contre l’humanité.