nikopol

Abonné·e de Mediapart

7 Billets

0 Édition

Billet de blog 16 avril 2016

nikopol

Abonné·e de Mediapart

Electricité : quand les prix de gros baissent, les prix de détail augmentent !

Il n’est pas de jour où la presse ne se fasse l’écho de l’état désastreux où se trouve EDF...

nikopol

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Par

Jean Pierre Le Gorgeu

Membre de Sauvons le Climat

Il n’est pas de jour où la presse  ne se fasse l’écho de l’état désastreux où se trouve EDF,         obligée par l’état, de venir au secours d’AREVA,  alors qu’elle manque de ressources pour entretenir et prolonger ses centrales et financer le projet anglais.  Son électricité est vendue à trop bas prix  pour qu’elle puisse atteindre es objectifs.  

Le développement débridé de l’éolien et du photovoltaïque  auquel nous assistons est  également générateur de charges importantes pour notre électricien historique. 

Obligée d’acheter la production d’énergies renouvelables à des prix déconnectés du marché, EDF est victime d’un double effet de ciseaux: 

- elle n’est remboursée que d’une partie du surcoût des productions renouvelables : fin 2015, le défaut de recouvrement cumulé au détriment d’EDF est encore de 4 885 M€ (Délibération CRE du 15 octobre 2015), en dépit de la hausse continue de la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité). Quand les prix de gros baissent, les prix de détails augmentent ! 

- quand le prix est bas (ce qui se produit maintenant fréquemment du fait d’injections massives d’énergies renouvelables sur le réseau européen), parfois en dessous de 30 €, EDF, qui doit au titre de la loi NOME vendre 25% de sa production nucléaire et hydraulique à ses concurrents au prix de 42€ n’y arrive pas. La loi NOME est une transposition d’une directive européenne destinée à favoriser la concurrence…

- de plus EDF devant cet l’afflux d’EnR, allemandes en particulier, doit abaisser la puissance  ses centrales nucléaires (du moins celles qui peuvent faire du suivi de charge), d’où un manque à gagner supplémentaire. De nouvelles pertes qui peuvent se chiffrer en milliards €. 

Tout ceci est la conséquence de l’obligation d’achat et de la priorité d’accès au réseau donnée aux énergies renouvelables par un état actionnaire inconséquent.

Pour le consommateur les surcoûts sont reportés sur la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE)  qui représente déjà quelques 15% des factures acquittées par les Français. Ce chiffre devrait être sensiblement augmenté si le gouvernement pratiquait la vérité des prix, comme l’ont suggéré à plusieurs reprises la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) et la Cour des Comptes.

En France le développement d’énergies renouvelables électriques est sans effet sur les Gas à Effet de Serre (GES) puisque la production électrique y est déjà à 95% décarbonée. 

Mieux vaudrait s’orienter vers la réduction des deux grandes sources d’émissions de GES que sont :

les transports avec le développement de l’usage de l’électricité, pourvu, bien entendu, qu’elle soit décarbonée.

le résidentiel tertiaire : isolation des bâtiments, recours à des EnR thermiques, usage indirect de l’électricité via ces dispositifs amplificateurs d’énergie finale que sont les pompes à chaleur.

Ceci pourrait s’accompagner d’un usage raisonné du solaire photovoltaïque, avec consommation sur place, de manière à ne pas exercer de contraintes excessives sur les réseaux. 

Ces orientations, en plus de leur efficacité environnementale auraient l’avantage de développer des activités non délocalisables. 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.