Nilda Fernandez

Abonné·e de Mediapart

34 Billets

0 Édition

Billet de blog 9 décembre 2018

Nilda Fernandez

Abonné·e de Mediapart

(Re)prendre langue

Nilda Fernandez

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Selon mon dictionnaire, "prendre langue", c'est s'informer de ce qui se passe". La "reprendre", c'est  donc s'y replonger.
Pendant plusieurs mois, je me suis absenté du fil continu des publications en images et en sons qui reflètent notre monde. Afin de me consacrer cœur et âme à la pièce en quatre actes que je viens de terminer sur Garcia Lorca, je me suis imposé de ne subir la télé qu'au bar de mon café matinal et de ne lire les journaux que sur les gros titres des kiosques. Il faut dire que, par ma naissance ou mes voyages,  je suis affecté non seulement par ce qui se passe en France, mais aussi en Espagne, en Russie, parfois en Argentine, et qu'au travers de toutes ces fenêtres ouvertes, la manière dont les peuples sont traités - ou se considèrent eux-mêmes - m'attriste profondément. 

Il y a presque un an, je comprenais que l'Espagne se débattait avec sa Catalogne dans un marasme constitutionnel qui lui faisait dire tout et n'importe quoi, que Poutine faisait avancer son pays à grands pas vers les temps bénis du soviétisme, et que l'Argentine n'en pouvait plus de toucher le fond cynique d'un président élu.
Et puis, en France, avec sa logorrhée d'images et de sons qui rendent fou, BFM TV me faisait regretter les jours où une telle intrusion hystérique n'existait pas.

Aujourd'hui, mon Federico est achevé. Je le relis, je le peaufine, j'en suis heureux pour ce qu'il va faire connaître d'un artiste exemplaire mort à trente huit ans. Mais voilà qu'au même moment, six mois après sa liesse bleue des Champs Elysées, mon pays s'aperçoit que sa Coupe déborde, qu'il n'aime pas le président de sa république, et qu'il peut bien repeindre en jaune la "plus belle avenue du monde".

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.