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Billet de blog 22 janvier 2017

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Interrogations écrites /3

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Voilà. Les présentations sont faites. Il me reste à entrer dans le vif des sujets. Et ceux-ci ne manquent pas. Je n'ai que l'embarras du choix. Mais, puisque je me trouve en ce moment près de Moscou, dans une datcha environnée des premières neiges qui adoucissent le paysage austère des grands bouleaux de la taïga, la Russie pourrait être ma première grande interrogation.

Ce qu'ont fait nos gouvernements successifs (Chirac, Sarkozy, Hollande) pendant les quatre mandats de Vladimir Poutine - dont l'un déguisé en Premier ministre - est un sacré gâchis. J'étais en Russie quand cet apparatchik de l'ex KGB est apparu sur la scène internationale. J'ai vu un homme timide, peu sûr de lui, qui a su profiter de son séjour au pouvoir pour surmonter ses complexes, s'enrichir et se montrer autoritaire, arrogant, rusé, violent dans sa manière de traiter les affaires intérieures. Il faut croire que, depuis Yvan le Terrible, en passant par Staline, le Kremlin n'inspire pas la mansuétude. Pour s'en persuader, il suffit de voir le cortège de Mercedes noires aux vitres teintées qui en franchissent les murailles matin et soir, provoquant des embouteillages monstres sur tout le trajet vers la datcha présidentielle qu'elles parcourent à 100 km/h, sirènes et gyrophares en action. Contrairement à beaucoup de Français expatriés ici, je ne suis pas fasciné par tout ce cirque où je ne vois que peur et aveu de faiblesse. Concernant leur sécurité, les gouvernants ont des réflexes de gangsters craignant pour leur vie.  

Qui sommes-nous pour les Russes ?

Pour l'instant, rien de bien brillant. Le manque de recul de nos élus, leur alignement sur Washington, ne jouent pas en notre faveur. Quant à l'apparition à la tribune du G8 d'un Sarkozy bourré après trois verres que Poutine lui avait fait boire cul-sec sous prétexte de porter des toasts (tandis que lui-même se faisait servir de l'eau de même couleur que la vodka) il faut la considérer comme un bizutage prémédité. Et que dire des pantalonnades de l'ancien maire de Tulle, traîné dans la boue par son ex- concubine puis gaulé sur son scooter en allant visiter sa maîtresse ? Même l'humour ne nous sauve pas d'une telle médiocrité dont le Président russe (et le reste du monde) se gausse ouvertement.

Pour parler avec Vladimir Poutine (Volodia pour les proches), ancien fonctionnaire devenu oligarque, habitué à raisonner en termes de business géopolitique, il nous faut quelqu'un de très informé, qui ne fasse pas d'angélisme ni d'un côté ni de l'autre. Un homme de paix, avec  une vraie simplicité, qui s'adresserait au peuple russe, pas à ses dirigeants qui représentent le côté obscur d'un pays comptant  vingt-cinq années seulement de démocratie. 

A la suite de mon post, quelqu'un a commenté : "Mais "qui", pour mettre en face de Poutine ?". J'ai répondu : "Un homme de paix et de vérité". Vous sentez-vous à la hauteur ?

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