Conférence débat, jeudi 7 mai, 20h30, Centre social Jacques Boyer, Vitre (35)
Organisé par l'Université Populaire de Vitré
Libéralisme et république (l'individu et le citoyen)
Nous vivons dans une société individualiste où la volonté du bien commun semble avoir disparu. Un Etat qui se donne pour fin de protéger les droits d'individus, censés libres et égaux, peut-il encore être républicain ?
La conception libérale fait de la société une association d'individus poursuivant leurs propres buts avec pour seule limite de ne pas empêcher les autres de le faire aussi. La priorité est donnée à la sphère privée et aux droits individuels.
A l'opposé la conception républicaine met en avant l'intérêt général, fait de la société une communauté unie autour d'un bien commun. La priorité est alors donnée à l'homme public, au citoyen.
Mais quel sens peut avoir le bien commun dans une société où les individus poursuivent des buts différents et n'ont pas la même conception du bien ? Certes, la rhétorique républicaine entretient toujours l'idée de la communauté nationale mais n'est-ce pas une illusion ?
Or, cet effacement de la chose publique semble avoir des conséquences très négatives non seulement pour le bien commun mais pour les individus eux-mêmes : d'une part, la concurrence des intérêts et l'affrontement des libertés mènent à la domination des puissants et à l'oppression ; d'autre part, le repli communautaire, notamment religieux, conduit à l'éclatement de la société, à des conflits violents et à une autre sorte d'oppression.
Alors, pour éviter ces deux formes de soumission que sont la domination des puissances d'argent et l'enfermement communautaire (dont les femmes sont les premières victimes), la solution serait-elle de redonner sens à la liberté comme participation à la chose publique, de redonner vie à la liberté du citoyen et par là au bien commun et à une vraie politique ?
Cela paraît souhaitable mais est-ce encore possible ?
Y.Droumaguet