Place Bellecour, il y a un magasin de produits culturels. Les gens y entrent, ils regardent les nouveautés et souvent ils en achètent, ils font partie de la société culturelle de consommation de produits, ils apprécient ces produits très pratiques, à emporter partout, il y en a pour tous les goûts et de toutes les tailles, on peut les essayer, il y en a pour enfants et pour ados, tout est rangé dans les rayons par thèmes et sur des tables en arrivage adapté aux saisons. Parfois les gens achètent les produits sans avoir vraiment de besoins culturels, je veux dire besoin d’un produit culturel de première nécessité, c’est plutôt une sorte de désir d’achat culturel pour le plaisir de consommer autre chose que des produits vitaux comme les légumes hors sol ou le jambon de cheval. Les gens ont une consommation culturelle qui correspond à leur variation intra-individuelle plus ou moins dissonante des pratiques culturelles déterminées par leur catégorie socio-professionnelle permettant d’acquérir leur culture collective personnelle qui les distingue des autres tout en les rapprochant de leurs semblables.
Les gens choisissent des produits culturels tout à fait personnels en fonction de leur culture, souvent en sortant du magasin culturel ils vont s’assoir sur les bancs de la place ou dans l’herbe ou au café juste à côté pour feuilleter leurs nouveaux produits, sinon ils filent avec leur sac plein de produits pour consommer chez eux bien tranquilles ou alors ils vont les offrir à quelqu’un et ils espèrent qu’ils ont fait le bon choix, un produit culturel est difficile à choisir pour autrui sans se tromper car les biens sont socialement qualifiés de culturels sans être pour autant forcément appréciés par tous les milieux culturels.
Ce grand magasin de produits culturels va fermer.
Le magasin de la place Bellecour appartient à une grande enseigne dont le plan de réorganisation prévoit de faire disparaître des magasins pour assurer la pérénnité du réseau de magasins.
Dans la vitrine, il y a des affiches avec des cercueils qui dénoncent la fermeture et les licenciements.
Et là où étaient présentés les produits culturels mis en place par le personnel, il y a des livres choisis par les libraires, qui disent ce qu’ils ont aimé, ce qu’ils voudraient faire connaître, si seulement Chapitre.com pouvait se développer… comme une librairie.
http://www.actualitte.com/societe/librairies-chapitre-neuf-fermetures-definitives-41598.htm
http://www.everyoneweb.fr/lacgtchapitre.com/
http://bibliobs.nouvelobs.com/documents/20100902.BIB5572/une-libraire-se-revolte.html
http://www.rue89lyon.fr/2013/05/02/librairie-chapitre-bellecour-mur-de-livres-denoncer-fermeture/