Pour sa thèse, Rémi Korman, mon ami lointain et proche, spécialiste de l’histoire mémorielle du Rwanda, dont je parcours le Carnet de recherches sur Hypothèses.org, vient parfois travailler à côté de chez moi, rue Sala, où se trouve le centre de documentation des Oeuvres pontificales missionnaires à Lyon mais nous n’avons jamais le temps de nous voir.
Ce n’est pas grave, parce que les heures de travail de Rémi aux archives à s’interroger sur la place particulière du Rwanda dans l’histoire des Missions en Afrique , et sur l’importance du vocabulaire dans l’approche du génocide sont autrement plus utiles qu’un café en terrasse, que nous pourrons toujours boire plus tard, si l’histoire qui se fait nous laisse un jour un peu de temps qui passe.
Je parlais du film de Raoul Peck, Sometimes in april, sorti en 2005, avec ma fille, née en octobre 1994, un film qu’elle venait de voir parce qu’elle m’avait demandé des livres sur le Rwanda.
Des livres je n’en ai pas mais ce film est aussi un livre, il se lit, se souligne, se referme et se lit à nouveau, comme un livre se réfléchit et se recommence, « every year in april », chaque année, en avril, « it is april again », puis elle m’a demandé si j’avais "la thèse de l'étudiant tu sais, qui est allé au Rwanda"… mais actuellement, personne n’a encore la thèse de Rémi qui est encore en partie dans la tête de Rémi, alors en attendant qu’elle soit sur l’étagère des amis que je lis, il y a déjà son blog de recherche, abordant les questions, réflexions et découvertes qui jalonnent ses travaux, mais nourri parfois aussi de quelques petites excursions chez ses collègues doctorants, comme dans ce billet qui annonçait ainsi la naissance d’un nouveau blog de recherche, A l’ombre des collines. Créé par Florent Piton, doctorant en histoire contemporaine, il est inauguré par un passionnant Compte-rendu du colloque « 1993 : Que savait-on un an avant le génocide ? », qui s'est tenu à Paris au Mémorial de la Shoah le 26 mai 2013, compte-rendu dans lequel Florent Piton a inséré cette video :
Jean Carbonare, alors président de l’association « Survie » alerte l'opinion plus d'un an avant le génocide.
« On peut faire quelque chose, il faut qu’on fasse quelque chose »…
En avril 1994, j’attendais ma fille, j’écrivais ma thèse, le Rwanda passait à la radio.