Le soleil tombé, le vent pas autant, déjà voilà le froid et la nuit. Tu t’y vois sur un quai marcher vers tes animales et sur les tours déjà et encore les démons suicides, ils s’envolent et tournent et deviennent des esprits au-dessus de l’eau lente où la patrie noyait les Arabes et les meurtris de désir. Eux comme toi.
Ne te retourne pas mais les loups te poursuivent, ne crie pas la guerre, tu n’as pas les moyens, ils attaquent à la tête, tu marches dans ta tête envahie de loups comment leurs yeux dévient et leurs oreilles tournent et leur langue entre les dents élabore ton récit, le vrai sur toi que tu ne peux pas vouloir, ces détails étonnants.
Car ils savent tout les loups des gens de toi, savent et disent et triomphent de connaissance autant dire qu’ils redisent, ont toujours à redire.
Sens dans ton dos le vent avec les loups s’en allant, ils poursuivent tes crimes ordinaires et les soufflent au-dessus des barges, loin tes crimes d'incapable, partis dans les fumées de Port-Jérôme, au-delà vers l’estuaire.
Que ces loups deviennent des pierres, usent ta tête et la recrachent en sable, qu’il n’en reste plus que les soulèvements, sans valeur ni objectivation. Est-ce qu’il est possible un jour de sortir de ce merdier ?
Evidemment que non. Alors marcher droit, toujours, le corps mécanique et laisser exister la clarté confuse de ton crâne évidé.
Tu te dis : vivre sans sans définition ni sociale ni politique et sans contours et sans compte à rendre ni facture à régler, vivre c’est tout parmi les animales. Donc ne pas te jeter. Mieux vaudrait la forêt .
Attaquent et pousuivent les loups les chiens et quels autres descendants de l’homme.
La forêt, allez.