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Billet de blog 26 mai 2012

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Ça fait peur

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J’ai peur. J’ai peur de la peur d’une panique. J’ai pas peur de paniquer, je panique pas mais si les gens commencent à avoir peur de paniquer ça risque de me déclencher une peur de leur peur de la panique et du coup ça me fout la trouille. J’ai peur d’avoir la trouille parce que j’ai lu dans le journal que ça y est, les Européens ont peur de la panique bancaire. Ils veulent pas céder à la panique et comme ils ont peur de paniquer ils se mettent à réfléchir à comment faire pour ne pas avoir à trop paniquer quand ce sera la panique, ils se demandent s’il faudrait pas qu’ils retirent leur argent des banques pour le planquer quelque part pour que les banques puissent pas le faire disparaître dans la panique, les gens ils ont souvent presque pas d’économies à la banque, ils sont pour la plupart des petits épargnants et pour eux c'est un problème si leurs économies se volatilisent, ces petits épargnants ont soudain une peur de pas être épargnés par la panique bancaire et ils veulent pas qu’on volatilise leurs économies alors ils anticipent en réfléchissant à une solution de fortune, ils décident de reprendre leurs économies et de les planquer quelque part pour éviter de se les faire volatiliser dans un moment de panique bancaire, les petits épargnants sont pas fous, ils vont pas attendre la panique pour en subir les conséquences catastrophiques, ils prévoient les conséquences catastrophiques de la panique bancaire et vont planquer  leurs économies quelque part avant la confusion généralisée, car ils devinent que l’anticipation de la panique annonce une panique et ça leur fout la trouille. 

Place d’Italie tout va normalement mais je crains de redouter un emballement. Les bagnoles font leur tour de rond-point sans pousser les vitesses, il y a une harmonie des moteurs dans les graves et le bruit calme des pneus sur les pavés mais je me fais des cheveux à propos d'un risque de contagion. Des vieux dorment sous les arbres et des familles poussent des landaus et personne n’a l’air de s’en faire, les garçons de café ont un style nonchalant, les clients fument et boivent en profitant de la vie et voici les nouvelles du festival de Cannes. Sur la route de Kerouac en compétition. Partir, voilà, vivre vraiment. Sans rien comme économies. La vache. Ça fout la trouille. 

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