Alors que Le Monde propose aux électeurs du FN de « partager leur expérience », alors que Le Point demande “merci qui ?” pour la Montée du FN en faisant preuve d’une singulière modestie,
Alors que l’Humanité rappelle que l’Etat, à Calais, traite les migrants comme des chiens,
alors que Nice-matin nous apprend qu’à Toulon, le FN est réservé sur un parvis au nom du "terroriste" Mandela ,
Yves Pagès nous souvient de ne pas oublier de nous demander "comment garder la tête froide après la gueule de bois électorale". Extrait :
"S’il serait abusif de sonder dans ce geste en creux du non-vote ou du vote neutre – tel le «je préférais de ne pas » d’un Bartleby – un refus explicite de l’ordre dominant, il est insupportable de le passer sous silence, ou pire encore, de le faire passer pour une anodine « absence d’opinion ». Quand les deux tiers des électeurs potentiels font un pas de côté (ici comme en Égypte), ce manque d’adhérence spectaculaire rappelle (une fois de plus) la crise, sinon la faillite, du rituel démocratique et de sa soi-disant représentativité. Ainsi le score du FN est-il moins un irrésistible triomphe (passant rappelons-le encore de 13% des inscrits en 2012 à 10% la semaine dernière) que l’effet de vase-communicant de l’implosion des partis de gouvernement (UMP, PS & co) des dernières décennies. Le vrai souci c’est que, jusqu’à maintenant, cette désaffection citoyenne ne semble pas, en France, avoir libéré d’espace à une contestation active des impératifs de l’Austérité (comme en Grèce, en Espagne et au Portugal, où cette place vacante laissée par le boycott électoral de masse a libéré de nouvelles pratiques extra-parlementaires, soucieuses d’horizontalité organisationnelle, d’autodéfense locale et de coopérations utopiquement concrètes (et vice versa)."
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