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Billet de blog 21 oct. 2022

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L’Écologie contre le peuple ? Quelques réflexions sur l'éolien.

En cette période de 49-3 social et politique, voici que sur notre territoire un 49-3 écologique se prépare. La question des éoliennes est une métaphore des enjeux démocratiques dans les territoires ruraux comme le nôtre, le Nord Charente

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--> Réaction à un article de la Charente Libre détaillant le plan de la préfecture pour l'implantation de nouvelles éoliennes : https://www.charentelibre.fr/eoliennes-en-charente-le-deploiement-imagine-par-l-etat-12664969.php?fbclid=IwAR2x6YgM0V05OgVAsxNn8So8uP1VKdta_qjThh0OxcG6kIPMQCFr2V1cE2k

En cette période de 49-3 social et politique, voici que sur notre territoire un 49-3 écologique se prépare. La question des éoliennes est une métaphore des enjeux démocratiques dans les territoires ruraux comme le nôtre.

Dans la perspective d'une société écologique et moins dépendante du nucléaire, le recours à l'éolien est une nécessité à laquelle nous ne pouvons pas échapper, les questions cruciales auxquelles nous devons répondre en premier lieu étant la planification des besoins et des ressources disponibles pour la construction.

Concernant les besoins, construire des éoliennes oui mais combien et pourquoi ? Le modèle de développement actuel n'est pas soutenable autant en termes d'émission carbone que de biodiversité, alors se pose la question de comment chiffrer notre besoin en énergie ne pouvant plus être croissant doit-il être constant ou décroissant ? Ce premier aspect est amené à modifier profondément la stratégie nationale comme locale.

Le second, la question des ressources est une problématique qui sera assourdissante dans les prochaines années : zinc et cuivre qui sont les matériaux essentiels pour les voitures électriques comme les éoliennes sont voués à manquer au niveau mondial. Il nous faut donc porter une réflexion collective quant à leur utilisation, sans compter de prendre en compte les manières dont ces métaux sont extraits. À ce sujet, j'encourage tout le monde à prendre connaissance des travaux d'Aurore Stefant et de l'association SystExt (https://youtu.be/xx3PsG2mr-Y).

Passé les considérations matérielles et économiques, ce sont les enjeux démocratiques qui sont aujourd'hui criants. Depuis une vingtaine d'années le développement de l'éolien s'est fait sur le fond de concurrence capitalistique entre les communes, où la baisse des dotations n'a fait qu'accroître la nécessité de trouver d'autre financement. Aujourd'hui, nous en sommes à un point critique où l'éolienne est devenue le symbole de la lutte pour "son territoire". C'est un puissant accélérateur du ressentiment politique à tel point que le RN s'est saisi du sujet car ils savent qu'ils ont tout à y gagner comme en témoigne la récente question au gouvernement de la députée de notre circonscription nouvellement élue.

L'avenir énergétique et écologique de notre pays est trop important pour que la question des éoliennes soit caricaturée sous l'angle esthétique, du jamais content ou de la lutte entre l'état et la collectivité, n'en déplaise à Benoit Savy. Dans tous les cas la Gauche y perdra au profit du RN car le ressentiment ne produit que du ressentiment.

La question qui est donc posée avec les éoliennes, c'est celle de la démocratie locale, peut-être même celle de la confiance dans les populations. Car je suis convaincu que si les enjeux sont clairement exposés mais aussi et surtout si l'écoute est réelle, alors une transition énergétique sera possible dans notre pays avec l’implantation de davantage d'éolienne, celles-ci avant tout choisies plutôt que subies. Ce n'est pas tant une utopie, si l'on regarde aujourd'hui les conclusions de la Convention citoyenne pour le climat, encore aurait-il fallu du courage politique pour les mettre en œuvre.

Une personne comme Clément Cunin qui a pourtant travaillé avec Pauline Veron ancien adjointe à la démocratie locale de la Ville de Paris devrait savoir que derrière le mot "moche" d'autres réalité se cachent.

À la France insoumise, nous défendons sur le même modèle, le principe de convention citoyenne de territoire ou toutes et tous on leur voix à condition qu'elle soit entendue et respecter. Peut-être serait-il nécessaire que la préfète de région et les différents corps d'administratifs comme politiques s'en saisissent pour établir une véritable écologie populaire.

Noé Robin,
Porte parole de la France insoumise, circo 16-03

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