L’ombre du soir descend doucement
Assis sur un banc j’écoute la musique
Les accords qui se perdent dans le ciel
Encore bleu
De temps à autre une fausse note grince
Puis revient le cours juste de la portée
Loin de ma présence je me promène
Ailleurs
Si loin et si près en même temps
Le temps d’un souvenir
D’une image belle
Peut-être irréelle
Enlacée par elle j’oublie
Le bruit des voitures dans la rue
Ce qu’il faudra manger ce soir
J’oublie que je suis ici
Et pas ailleurs
Mais ailleurs sourit sur mes lèvres
Une femme suffirait presque
Ou la mer gémissant sur la grève
Mes mains sur le bois du banc s’agrippent
Se souviennent d’autres bancs
Ailleurs ici
Il y a longtemps
Que l’avenir déjà s’inquiète
Demain
Que ferai-je demain
Il faudra peut-être revenir ici
Avec d’autres musiques
Qu’importe
Mais pour combien de temps encore
Pas encore aussi vieux que ces murs
Je garde espoir
Comme autant de souvenirs jaunis
La musique ne vit-elle pas toujours.