En voyant autant de bald eagles
Ce matin-là sur le bayou
J’aurais dû deviner
Qu’un malheur se profilait
A l’horizon
Mais le golfe derrière les cyprès chauves
Se taisait encore
A ce moment-là
La noirceur dérivait dans le ciel européen
Pas encore dans les vagues de Louisiane
Et tout ça pendant le Jazz Fest
Comme par hasard
Et pendant cinq jours
Personne n’en parla
Le pétrolait s’écoulait
Et on laissait ces abrutis se débrouiller seuls
Comme s’ils pouvait tout résoudre
Dans la plus grande discrétion
Dommage
Les crevettes étaient savoureuses
Et les vols de pélicans mystérieux
Et même l’alligator
On l’aurait bien volontiers caressé
Et le sable si blanc de Destin
Qu’adviendra-t-il de lui
Tant d’amours
Tant de souvenirs
Aujourd’hui englués.