
Les pas de la dernière ballerine qui approchent
Une main tendue vers un ciel où nage l’opprobre
Royal flush posé sur un dos dénudé dénué de sens
Cliquetis des talons aiguilles sur le pavé la marée
Et l’auguste bonté des femmes nues aimées qui chantent
Sous la voûte céleste le bateau doucement se perd
Et la main qui remonte sans cesse s’extasie déjà
Quelque part le marin regarde sa boussole
Ses rugueux pieds nus contre la pâle douceur s’impatientent
Et tu oublies alors que le vent se lève
Il faut déjà lever l’ancre
Le jour enfin est venu
Te laissant-là
Les fesses dans les filets emmêlés
Je me souviendrai de toi comme un ciel hésitant
Mais tant pis
Le chèvrefeuille aussi ne fleurit qu’un temps
Et derrière tes lèvres refermées
Le goût saumâtre du large de la mer
Une traînée de mots comme un chalut trop lourd
Et les pas dans la tête toujours résonnent
Souvenirs doucereux d’avant-hier ou délicate angoisse
Une main dans l’écume pour se rafraîchir
Et l’ombre d’une silhouette l’ombre sinueuse sous les nuages
Rappelle-moi un jour plutôt soir que matin
Et dans la ville où coulent les canaux nous irons chercher l’amour
Avec cette piété idiote des derniers apôtres
L’amour
Emporté par les courants de la dérision
Au creux d’une main qui ne tremble plus
Existe-t-il vraiment
Qu’importe tout cela est pour demain
Loin criant derrière l’horizon
Alors
Alors y croire ne coûte rien.