Le goût de sa bouche
Surtout ne me parle pas d’amour
L’attente infernale et fébrile
Une main sur le dos
L’éclaircie au milieu de la pluie
Rose fanée posée sur la table
Elle qui aurait tant aimé courir
Pieds nus nue sur la plage
Pendant que se dessinerait
L’arc-en-ciel au milieu du ciel
Le goût de sa bouche
Surtout ne me parle pas d’amour
Et son corps dans l’eau de la fontaine
Vite pas de temps à perdre
Les yeux déjà se ferment
Paupières mauves qui coulent
Au fond du couloir
Une faible lumière
Et cette porte entrebâillée
Qui laisse poindre un soupir
Le goût de sa bouche
Surtout ne me parle pas d’amour
Et l’on court sans savoir où
Aller vers un but inassouvi
La brume qui descend déjà
Une ville qui refuse de dormir
Et toutes ces voitures qui passent
Car c’est le soir que tous attendaient
Et qu’il faut vivre
Encore et toujours vivre
Avec ou sans amour.