Bancale sur l’horizon bleuté
Au milieu du silence étouffant
Demeure l’idée du voyage
Comme une bouteille de vin
Posée gentiment sur la pierre sèche
D’un mur d’enceinte
Au-dessus de la plaine
Des vallées
Un vin rouge à la robe foncée
Très sombre aux tanins serrés
Comme cette pensée voyageuse
Qui s’arrête au milieu de nulle part
Pour se refaire une beauté
Une voix
Et s’émerveiller devant le ciel azur
Alors
Pourquoi ne pas l’ouvrir ce vin
Pour mieux penser
Imaginer
Les trames
Et les sentir s’exprimer
Et les suivre au fond de la bouche
Comme on suivrait une jolie fille perdue au fond des bois
Ou simplement une pensée itinérante
Posée au milieu du désert
Alors quoi
Cette pensée ce vin
Et je vois l’heure qui passe
Il est bientôt midi
Je n’ai déjà plus le temps
De rêver ou de boire
De boire en rêvant
Ou carrément rêver de boire
Les yeux perdus dans le ciel bleu.