
L’heure des huîtres
Est-ce que Simeon aime les huîtres
Là-bas en jouant du piano
Je me souviens des verres des fruits
Sur son piano
Mais des huîtres
Préfère-t-il le hareng
En regardant les dunes
Le vent sur les oyats
Et la pluie qui ne vient pas
Un cerf-volant dans le ciel bleu
Voici les touches répétitives
Puis la main soudain qui bouge
Comme pour saisir une autre
Huître
Dans les graves maintenant
De plus en plus fort
Oui
Ça vient
Quoi
L’orgasme
Ou la nuance attendue
Ah voilà
C’est fait
Un peu de citron
Le goût de l’eau de mer
Des embruns sur le visage
Elle doit être blonde aux yeux bleus
Suffisamment plantureuse
Oui
Cette chair dans la bouche
Les yeux qui se ferment
Et la musique encore
Couvrant le bruit du vent
Tendre son verre
Vin blanc ou genièvre
Essence de la vie
Avant d’aller marcher près de l’eau
Les vagues qui chantent
Avec le piano encore dans la tête
Et dans la bouche
L’éternelle chair émerveillée.