Loin des rues désertes
Des pavés mouillés
D’une cigarette éteinte
Et des conversations inachevées
L’horizon s’ouvre doucement
Derrière les feuillages
Derrière les pensées indécises
Un chemin au loin surgit
De nulle part
Caillouteux
Sinueux
Comme un visage buriné
Par les années
Les espoirs déçus
Sous le ciel hésitant
Entre le bleu et les nuages
Le temps est-il venu
De se lever
De se laver des souvenirs
Soudain une voix de femme
Dans ma tête
Résonne
Comme un chant monotone
Je relève les yeux
Les porte au-delà des vitres sales
Au-delà des feuillages
Plus loin que le désespoir
Et me demande
Quelle heure il était
Quand le train est arrivé sur le quai
Sans elle
Et que je l’imaginais encore
Souriante dans sa robe blanche.