Ses pieds contre le sol
Un corps sans odeurs
L’œil gai derrière les lunettes
Et la parole appliquée
Sagement rangée
Dans le demi-cercle politique
Elle affiche son regard
Toujours derrière les lunettes
Sur Fessebouc et les autres
Pour se donner le temps
Le temps de la réflexion
Qui n’arrive qu’après
Après le départ du train
Du taxi
Ou du vénérable printemps
Parfois devant le comptoir du matin
Le café à l’orée de son nez
Elle sourit au barman
Et lui demande comment il va
Mais c’est le matin
Elle qui se lève bien
Ne comprend pas l’insomnie
Et vogue son artifice
Juste une fleur à la boutonnière
Juste pour dire ou croire
En refusant de garder
De la terre sous les semelles
Puis arrive le retour
Celui du soir
Après la journée
Celui qu’elle attendait
Tant
Sagement
Les lèvres bien rouges
Sans même songer
A vérifier l’heure qu’il est
Ou qu’il était
Maintenant qu’elle revient
En feuilletant le programme
De télé
Bonjour madame bonjour monsieur
Comment vas-tu mon petit
L’étrangeté des discours se rallume
Et le monde reprend sa forme
En boule
Aussi rond qu’un dos rond.