Histoire d’un Chateaubriand aux pommes rissolées
Arrosé de Médoc
Quand l’heure du déjeuner est déjà passée
Quand seul à une table au milieu de la foule
On repasse dans sa tête les gros titres des journaux
Lus ou pas lus du matin
Histoire de se sentir heureux sans regarder l’heure
Avec le goût de s’installer dans l’interstice
Quand l’existence vous caresse gentiment les joues
Et que l’on serait presque tenté de pleurer
De pleurer de plaisir comme disent les bravent gens
Alors que ces mêmes bravent gens vous enveloppent
De leurs paroles d’un quotidien à moitié jauni
Histoire de ne plus être dérangé par les pigeons
Quand ces pauvres créatures du seigneur
Deviennent soudain des pigons
Et que l’enfant qui l’affirme éclate de rire
Ah ce rire
Ces grands yeux
Ces joues si douces que l’on aimerait caresser
Maintenant que le repas est terminé
Et que l’on sourit en appréciant longuement
Très longuement cette dernière gorgée de Médoc
Avec la tête pleine de soleil
Enfin prêt pour entendre mille autres histoires
De pigons.