La ville dans le creux de la main
Et le bruit alentour
Plus de grives siffleuses
Seulement des klaxons
Pour se dire qu’on est là
Le front contre la vitre
A contempler la vie
Des immeubles des lumières
Et des inconnus qui marchent
Se pressent dans l’absence
Pour ne pas renoncer
Qu’importe l’heure
Les minutes filent
Se ressemblent
La télé ne veut plus se taire
Pourquoi faire semblant
Il faudrait si peu de choses
Des mains par exemple
Qui se serrent sans moiteur
L’élégance d’une femme
Un chat qui miaule
Et l’ultime volonté
De se dissoudre dans la foule
Car la ville est là
Qui refuse d’aller se coucher
Alors se retourne l’insolence
Qui prend son pardessus
Pour fuir par l’ascenseur
Descendre au fond du néant
Avant l’ouverture des portes
Et le spectacle soudain revient
Eclate devant le regard embué
Et la flamme accroche la cigarette
Comme les béquilles nécessaires
Comme une main qui protège
Pourtant l’enfant a grandi
Il va même bientôt mourir
Mais
Déjà les pas se sauvent
Confondent le nom des rues
Pour rejoindre les autres
L’autre peut-être
Oui l’autre ce serait si bien
Avec les lèvres humides
Sous le ciel gris
Un rayon de soleil dans la nuit
Mais faut-il toujours se distraire
Arracher un mot d’amour
Quand l’envie hésite devant le menu
Entre manger chinois ou italien.