L’homme appuyé contre l’arbre
Contre le tronc de l’arbre
Se tenait devant la vallée
Sans même la regarder
Etait-il fatigué
Trop las pour la voir
Cette belle vallée verte
Qui s’offrait si gentiment
A lui
L’homme ne la regardait pas
Mais la voyait au plus profond de lui
Il la ressentait
Comme la mère ressent l’enfant
Dans son ventre
L’homme appuyé contre l’arbre
Etait vieux
Très vieux
Et bientôt viendrait le jour de partir
De quitter cette vallée
Alors
Appuyé contre le tronc de l’arbre
L’homme ne parvenait pas à l’accepter
Cette idée de bientôt partir
Et de ne plus voir sa belle vallée verte.