sur les plages ouvertes et sauvages
dans les forêts où l’ombre se cache
tes pas disparaissent au loin
dans le brouillard
au milieu du feuillage
si loin de moi
tes pas s’éloignent
comme portés par le silence
de ta voix
de tes pensées
et je reste derrière
à te regarder partir
t’éloigner
loin de moi
loin de mes blessures bouillonnantes
bouillonnantes
comme l’eau dans la bouilloire
chez toi
cette eau qui n’en finit pas de bouillir
aussi inutilement que mes blessures
et dans cet univers tourmenté
je cherche ton bleu regard
et ne vois
ne distingue que ton dos
et ce pantalon turquoise
ou rouge ou mauve
loin derrière toi
loin derrière tes envies contrariées
je peine à te suivre
comme un vieux chien fatigué
et comme lui
je n’aboie plus
j’attends
j’attends que tu reviennes
que nos pas se croisent de nouveau
comme après l’orage
comme portés par le destin
alors tu me regarderas enfin
peut-être même
me verras-tu
et ta tête n’auras plus besoin d’osciller
de droite à gauche
de désapprobation
au-dessus de la droite ligne de ton dos