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Billet de blog 9 novembre 2015

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Moscou: un artiste enflamme les « portes de l’enfer » de l’ex-KGB

« Adepte des actions spectaculaires, Piotr Pavlenski a ajouté à son catalogue l’incendie, lundi 9 novembre, des portes de la « Loubianka », le siège historique du KGB, les redoutables services de sécurité soviétiques, dans lequel s’est coulé son successeur, à peine moins redouté, le FSB.»

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« Adepte des actions spectaculaires, Piotr Pavlenski a ajouté à son catalogue l’incendie, lundi 9 novembre, des portes de la « Loubianka », le siège historique du KGB, les redoutables services de sécurité soviétiques, dans lequel s’est coulé son successeur, à peine moins redouté, le FSB.»

A deux heures du matin, cet artiste de 31 ans s’est faufilé jusque devant l’imposant édifice situé à deux pas de la place Rouge, à Moscou, avant de déverser un bidon d’essence puis, tandis que les flammes embrasaient les portes, de se planter devant une caméra, capuche noire rabattue sur son visage émacié. Interpellé par un policier hagard aussitôt accouru, Piotr Pavlenski est un virtuose du spectacle de rue et un agitateur hors pair.

En juillet 2012, il se coud les lèvres en signe de protestation contre l’incarcération des Pussy Riots – du nom des punkettes russes qui ont chanté dans une église un couplet anti-Poutine – puis, l’année suivante, en mai 2013, il entreprend de s’enrouler tout nu dans des barbelés à Saint-Pétersbourg, sa ville natale, afin de dénoncer la propagande homophobe et la loi réprimant les offenses aux sentiments religieux. « Ces lois sont comme le barbelé,explique-t-il alors, elles enferment les gens dans des enclos individuels ». Quelques mois plus tard, le voilà, toujours dans le plus simple appareil, en train de se clouer la peau des testicules entre les pavés de la place Rouge. « Une métaphore de l’apathie, de l’indifférence et du fatalisme politique de la société russe contemporaine », clame-t-il.

Nu et ruisselant de sang

En 2014, il enchaîne : il brûle des pneus à Saint-Pétersbourg en hommage à la révolution ukrainienne, puis il se coupe un lobe d’oreille et pose, nu et ruisselant de sang, sur le toit de l’Institut de psychiatrie de Moscou : « En utilisant de nouveau la psychiatrie à des fins politiques, l’Etat policier s’approprie le droit de fixer la limite entre raison et folie ». Ses actions, filmées, photographiées font toujours l’objet d’un message. Cette fois encore, sous le titre « Casser les portes de l’enfer », Piotr Pavlenski a justifié son geste dans une vidéo préparée à l’avance. « C’est un gant jeté par la société au visage de la menace terroriste, dit-il. Le service fédéral de sécurité agit selon une terreur continue et détient le pouvoir sur 146 millions de personnes (…) La peur transforme les gens libres en une masse gluante d’organismes disparates ».

A chaque fois, ces opérations font le tour d’Internet et des anonymes s’en sont donné à cœur joie, lundi, en diffusant les images des plaques de tôle apposées sur l’entrée noircie de la « Loubianka » – « le rideau de fer », s’est amusé l’un d’eux.

L'article en entier:


www.lemonde.fr/arts/article/2015/11/09/a-moscou-un-artiste-enflamme-les-portes-de-l-enfer-de-l-ex-kgb_4806036_1655012.html#pyZg2qGksIPzDwfi.99

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