« Fils d’instituteur, normalien, philosophe, Brice Parain est né en 1897 et mort en 1971. Diplômé des Langues Orientales, il devient attaché culturel et effectue son premier séjour en URSS en 1925. Deux ans plus tard, il revient en France, rencontre Jean Paulhan, devient le secrétaire de Gaston Gallimard. D’abord communiste au moment de son séjour en URSS, il se détache de ces idées au début des années 1930 », explique Claire Gruson dans un article intitulé « Benjamin Fondane lecteur de Brice Parain ».

« En France, le mouvement de réflexion, de dissociation des idées, d’examen sévère et souple des valeurs commence à peine à s’amorcer, qui pourra un jour se couronner en la personne d’un chef »… « Je me suis efforcé depuis quinze ans de démontrer et de faire sentir que la guerre militaire moderne détruit toutes les valeurs viriles »… « Comment se préparer à la Révolution en se défendant de la guerre ? Tel est le problème qui se pose à la jeunesse d’aujourd’hui »… « Le fascisme demande trop à l’homme ; en même temps qu’il lui redonne la vie, l’orgueil de sa jeunesse, il le prépare à une mort hideuse et stérile »… « Si l’on veut refuser la guerre absolument, il faut se placer sur le seul terrain (chrétien ascétique, non conformiste) où la société n’est pas un absolu. Mais pour tous ceux qui sont absolument sociaux comme nationalistes et communistes, la guerre est un moyen social à quoi ils ne peuvent se dérober »… « Je crois profondément que le stalinisme est un demi-fascisme et le fascisme un demi-socialisme » (Drieu La Rochelle)
Le texte de Brice Parain sur l'essai de Pierre Drieu La Rochelle (dont je ne partage aucunement les thèses de son Socialisme Fasciste paru en 1934 mais comme document politique historique, c'est très intéressant):
http://drieu.be/Socialisme%20fasciste%20%281934%29.pdf
Benjamin Fondane lecteur de Brice Parain:
«Parmi les livres de la bibliothèque de Fondane retrouvés à Royaumont, figure une œuvre de Brice Parain, Recherches sur la nature et les fonctions du langage, publiée en 1942 chez Gallimard. Ce volume a retenu mon attention par son titre, à cause du personnage de Brice Parain que j’avais entrevu dans un film de Jean-Luc Godard et surtout à cause des annotations marginales que Fondane y avait fait figurer au cours de sa lecture, en 1943. On a là un exemple révélateur d’un mode de lecture “corps à corps” (selon l’expression de Monique Jutrin). Le lecteur dialogue avec le texte, le commente, le discute, propose des corrections comme s’il s’entretenait avec l’auteur. J’ai donc tenté de lire Brice Parain, de déchiffrer les marginalia de Fondane, d’esquisser les termes d’un dialogue qui est peut-être celui du philosophe et du poète.
“Qui peut savoir le trouble suscité par un livre ?” [1]. Je chercherai d’abord, à partir de ce volume, à apporter quelques compléments descriptifs aux articles publiés dans le numéro 4 des Cahiers consacré à Fondane lecteur. Puis j’en viendrai à une brève présentation de Brice Parain, de sa thèse à son autobiographie intellectuelle, et d’une œuvre qui peut être définie comme une méditation sur le langage, étroitement “mêlée à l’histoire de sa vie et à notre histoire.” J’aborderai ensuite quelques traces de la lecture que fait Fondane de Recherches sur la nature et les fonctions du langage. Ce qui rend Fondane attentif à l’œuvre de Parain est sans doute la réflexion sur le langage comme problème métaphysique.»
Par Claire Cusson:
http://www.benjaminfondane.com/un_article_cahier-Benjamin_Fondane_lecteur_de_Brice_Parain-186-1-1-0-1.html
Drieu la Rochelle : suicidé de la société ?:
Zone Critique se propose de revenir sur les écrivains oubliés, déclassés et maudits du Panthéon littéraire français afin de mieux cerner les enjeux de leurs postérités. Pierre Drieu la Rochelle semble être la figure idéale pour inaugurer le bal de notre nouvelle série. Ainsi, nous vous posons la question : « Peut-on encore lire Drieu la Rochelle ? » Dandy en 1920, fasciste en 1940, suicidé en 1945, que faire du cas Drieu la Rochelle ? Par delà le bien et le mal, l’écrivain collaborationniste et son œuvre peuvent-ils résister à nos idées reçus ?
L'article en entier:
http://zone-critique.com/2015/01/14/drieu-la-rochelle-suicide-de-la-societe/