Collaborateurs lvmh, vendre du rêve

Edit: Suite à une mise en demeure de Monsieur Manu de Montbipbip, (avocat à la cour qui à un chic nom à particule que j’ai censuré pour ne pas lui faire de la pub gratos) j’ai du éditer certains articles, pour y enlever le nom / prénom d’une personne que j’ai maladroitement nommée sans les modifier.  
Mise en demeure et réponse disponibe ici :  

https://blogs.mediapart.fr/notsosama/blog/250221/mise-en-demeure-lvmh-avace-ses-pions 
The show must go on.

Sisley ? Je suis prise de court. Honorée, que l'on pense à moi pour une maison si prestigieuse. Il s'agit tout de même d'une des plus prestigieuses maisons françaises en matière de cosmétique. Maison fondée par la famille qui a donné Orlane, Lancôme...   

Le mois de février terminé, Mars annonce le rendez-vous que tout le monde attendait. Nous sommes à la maison de la chimie, à paris. Tout le monde mesure l'ampleur de l'équipe Samaritaine pour la première fois. Plus de 700 personnes. 500 qui seront répartie sur le magasin, 200 pour les bureaux. Le petit monde la cosmétique d'ile de France est assez petit, en animation, de magasin en magasin, de stand en stand, dans les grands magasins ou ailleurs, nous sommes amenées à nous croisez souvent. Début des festivités, la matinée se déroule comme un évènement d'entreprise organisé par une agence d'évènementiel. LVMH nous vend du rêve. Nous sommes considérez comme des "talents" des "collaborateurs lvmh". Bien que près de 550, beaucoup doivent avoir l'impression qu'à chaque fois qu'une personne succède à une autre sur la scène, cette personne s'adresse à chacune d'entre nous. Nous sommes importantes. Ce sentiment d'importance, DFS fera en sorte de l'entretenir longtemps. 

Mars se poursuit, le mois de formation qui doit conduire à l'ouverture du magasin, en avril, permet de faire d'avantage connaissance avec les personnes que nous allons côtoyer dès l'ouverture du magasin. Lorsque nous nous présentons lors des formations, beaucoup parle de leurs expériences passées, et notamment de leurs anciens postes, chez Lagardère. Lagardère c'est le concurrent direct de DFS en France, le Duty free des aéroports. DFS ayant besoin d'un maximum de personnes, l'équipe DRH n'a pas hésité à s'abreuver à la source en débauchant parfois de façon tout à fait illégale les personnes travaillant pour la concurrence. Soit directement, soit de façon détournée, en passant par des agences d'intérim, pour faire faire le sale boulot à leur place. 

Mars, c'est aussi le moment ou beaucoup, dont moi, auront quelques surprises. Durant la semaine et demi qu'a durée la formation, nous avons rencontré les marques que nous allions représenter, une formalité, rien de trop sérieux. Comme on nous l'a répété tout au long de la semaine "il ne s'agit pas d'un entretien mais d'une rencontre avec la marque". Le jour de cette rencontre, je me rends au siège de Sisley, non loin de chez moi, dans le 8e arrondissement. Nous devrions être 5 mais je me retrouve seule. A l'accueil, la personne qui me reçoit n'a rien sur son agenda, aucune formation données pour les collaboratrices de la Samaritaine. Je lui montre les mails reçus concernant la formation du jour, personne ne comprend ce qui se passe... Je contact les personnes concernés par mail à la Samaritaine, puis une réponse arrive. Les formations marques sont annulée, la marque veut nous rencontrer ce soir, à 17h.  
Je retourne au magasin, la journée se passe aussi bien que les précédentes. Je rencontre Sisley le soir, prise au dépourvu, mais je connais déjà la marque, tout se passe bien. Je suis face à une des formatrices de la marque et un responsable à la Samaritaine, un crétin impassible, qui semble avoir du mal à soutenir un regard et une incapacité à sourire. Le manque d'organisation le crispe peut être un peu.

Deux jours après, c'est Angéla une des responsables des Team leaders de la Samaritaine qui m'appelle elle me laisse un message vocal. "Bonjour Kael, suite à votre rencontre avec Sisley, nous aimerions nous entretenir avec vous". Je rappelle au numéro qu'elle me laisse. Diana répond :
"Bonjour Kael, suite à votre rencontre avec Sisley, nous pensons que votre profil serait parfait pour le multimarque".   
- ça ne m'intéresse absolument pas. Le ton était franc, décidé... Je n'avais pas le temps de me faire chier au multimarque et ça s'entendait. 5 interlocuteurs depuis mon premier entretien avec L.A, qui était en plus mon responsable direct, team leader de l'espace multimarque soin de l'axe beauté. L.A puis Crystal, puis le crétin impassible puis Angéla puis Diana... Apparemment Diana n'avait pas eu le mémo. Ils se refilent les gens comme des numéros, mais ne font pas suivre les infos. Je lui ressasse le même speech, pas ce que je recherche. Salaire qui va être impacté par le manque d'affluence etc. Elle m'écoute, me tend une oreille qui n'a pas l'air très attentive puis me demande de lui envoyer un email avec tout ce que je viens de lui raconter.  
Envoyer un mail dans ces conditions, en période d'essai, pour lui dire que "je n'ai pas envie de travailler" serait trop dangereux, je ne peux pas. Ils communiquent de façon très informelle par téléphone, et elle aimerait que je lui couche tout cela noire sur blanc par email? Dangereux. Je demande à lui en parler de vive voix le lendemain.

De retour au centre de formation à Montparnasse le lendemain, je cherche à joindre Diana, il y a beaucoup de salles différentes, personne ne sait où elle est, quand je suis libre elle est en formation, et quand elle est libre, c'est moi qui ne suis pas disponible. Faute de pouvoir la joindre, je m’entretient avec L.A.   
- L.A, comment je peux passer de Sisley au multimarque. Ça n'a aucun sens Sisley, ce n'est pas moi qui l'ai demandée, j'ai demandé des marques beaucoup moins prestigieuses et c'est vous, qui m'avez orientée vers cette maison. C'est Crystal qui m'a appelée en faisant l'éloge de mes compétences etc... Et Diana m'appelle avec ce même ton enjoué, les mêmes éléments de langage, pour me vendre le multimarque ?   
A ce moment, L.A est un peu mal à l'aise, il ne sait pas quoi dire. L.A, je préfère la franchise et la sincérité plutôt que de prendre les gens pour des idiots. Nous sommes en Mars, et je suis au chômage jusqu'en Février, j'ai tout le temps pour trouver un emploi et un poste auquel je compte m'épanouir, et plutôt que de profiter de mon salaire pour passer trois jours par semaine en formation, et vous quitter dans un mois pour aller ailleurs et laisser une personne en moins dans votre équipe lors de l'ouverture, je préfère vous dire maintenant que le multimarque ne m'intéresse pas.   
- Je comprends, il est vrai qu'on a dû changer des personnes en fonction de leurs profils, parce que certaines correspondaient davantage à certaines maisons.  
- L.A, je ne vais même pas commencer à chercher pourquoi, je n'ai pas le temps. Ce que je vous propose, c'est d'essayer le multimarque jusqu'à septembre et de faire le point, à la rentrée. Si d'ici là une place se libère sur un stand qui me plait, alors je serais prioritaire pour y travailler, si le multimarque me plait, j'y resterait (ce dont je doutais fortement). Deal ??? (Après tout, peut être qu’une personne transgenre, et noire de surcroit, ça ne faisait pas très Sisley... Je  me demande comment ils n’ont pas pu s’en rendre compte avant. Il n’y a qu'eux que ça semblait étonner.) 

L.A avait salué ma franchise, et remercié pour mon intégrité. La fin de semaine arrivait, et la semaine d'après ne verrait pas les formations se poursuivre. Le premier confinement pointait le bout de son nez et les formations étaient sur le point d'être suspendues.