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Billet de blog 17 décembre 2010

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PS : la politique, voilà le danger !

Les « primaires » du parti socialiste (PS) sont-elles une machine à gagner l’élection présidentielle de 2012 ? Le doute est permis. Ont-elles un autre but que la désignation du meilleur candidat possible ? Tout le laisse croire.

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Les « primaires » du parti socialiste (PS) sont-elles une machine à gagner l’élection présidentielle de 2012 ? Le doute est permis. Ont-elles un autre but que la désignation du meilleur candidat possible ? Tout le laisse croire. Le Comité national d'organisation des primaires du PS vient d’adopter une « charte éthique » dont le respect sera assuré par une « haute autorité » indépendante. Martine Aubry, la première secrétaire du parti, qualifie cette procédure de « révolution démocratique ». Dans l’Express du 17 décembre 2010, Pascale Boistard, secrétaire nationale à l'organisation et aux adhésions explique que la « charte éthique » « concerne la façon dont doivent se dérouler les débats. [Elle] permettra un débat sur le fond et non sur les personnes. »

Visiblement, le PS veut se décerner un brevet d’exemplarité démocratique, voire même de savoir-vivre. En signant la charte, les candidats s’engagent en effet à ne pas dénigrer leurs adversaires. Tous les acteurs de ces « primaires » n’auront pourtant qu’une obsession : faire filtrer des « petites phrases » à travers leur entourage pour pousser leurs adversaires à la faute et être les premiers à endosser l’habit de la dignité outragée.

Quelles raisons peuvent donc bien pousser un parti à se fixer des objectifs quasiment impossibles à atteindre et qui peuvent lui faire perdre l’élection présidentielle ? Jean-Pierre Mignard, un ex-responsable de Désirs d’avenir, le courant de Ségolène Royal, apporte un début de réponse lorsqu’il précise ce qu’il attend de la « charte éthique » : « Une des premières manifestations concrètes serait que les militants ne se sifflent plus entre eux et s’écoutent. Tant qu’il n’y aura pas d’éthique, on se trouvera dans un match de foot. »

Les militants se siffleraient donc entre eux parce qu’ils ont oublié l’éthique. Il suffisait d’y penser ! Mais qui adhère à un parti pour relever son niveau d’éthique… ou pour le réduire ? La réalité est bien sûr ailleurs. Ce que le parti socialiste a perdu – ou bien a-t-il voulu s’en débarrasser ? – sans pouvoir se l’avouer, c’est une ligne politique cohérente. Et c’est précisément ce que veulent retrouver à tout prix les militants. Ils ont adhéré à ce parti parce qu’ils sont socialistes. Or que constatent-ils ? Que ce terme change de sens au gré des interlocuteurs… quand il a un sens. Le débat politique étant impossible puisqu’il porte en germe l’explosion du parti, les militants reportent leur quête sur des candidats, espérant que la victoire de leur poulain comblera enfin l’indétermination politique qui mine le parti. Quand le « meilleur candidat » émergera, il leur faudra bien constater que le miracle attendu ne s’est pas produit. Tout le monde pourra alors se jeter des cendres sur la tête avant de se remettre en quête d’un autre « meilleur candidat », und so weiter... Ce petit manège peut durer longtemps. Après tout, le parti communiste existe encore et cela fait bien longtemps qu’il n’a plus de programme.


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