En toutes choses il faut être optimiste. Or cette présidentielle révèle de belles choses quand même.
1/ la victoire d'Emmanuel Macron fait exploser le PS - c’est triste, surtout pour son candidat (qui était aussi le mien), mais il était temps de révéler ses contradictions profondes, lui qui ne tenait plus que par la "gamelle". C’est la fin du cycle ouvert en 2002.
2/ Cette campagne ne se sera pas faite sur le débat nauséabond de l’identité, l’islam, n’en déplaise à ceux qui à droite mais aussi dans la "gauche réac" l’espéraient. L'exaspération triste de ce pauvre Charles Beigbeder mercredi soir sur France 2 était plaisante à voir...
3/ L’explosion du PS a permis le retour d’une gauche dite "radicale" ou de "gauche de la gauche", qui a sans doute évité que la candidate du FN arrive première au 1er tour. Que la gauche - ou quelque part par là - on s’adresse enfin à nouveau aux classes populaires et les reconquiert pas à pas, quoique l’on pense de Mélenchon et autres (Ruffin) et ses excès), c’est bien: le FN ne fut jamais que l’épouvantail permettant la négation de tout débat économique et social ou sur l'Europe, le fourier du status quo, l'empêcheur de débattre.
Les mauvaises nouvelles ?
1/ la tentation déjà affichée par certains d’opposer les progressistes aux conservateurs, les européens aux nationalistes, de faire de tout ce qui n’est pas « central » un seul et même bloc. Il n’est est rien. Il y aussi à gauche des gens qui veulent "marcher", mais dans une direction différente, sans qu’il s’agisse comme d'autres vrais conservateurs de regarder en arrière ou de stagner. Par ailleurs cette distinction est mortifère à terme. Reconstruire à droite et à gauche des ensembles cohérents susceptible de combler le fossé gagnants/perdants autour de valeurs propres à chaque camps est une urgence si l’on ne veut pas continuer à accroitre ledit fossé.
2/ le risque de l’ivresse d’une victoire par définition facile devant la candiate du FN. Et plus chez ses partisans - surtout les plus récents convertis... - que chez Emmanuel Macfon lui-même. A Rome, l'esclave placé derrière le général vainqueur lors de son triomphe lui rappelait qu’il n’était que mortel.