Les amants de Némésis

Elle arrive doucement
A petit pas
Elle n’est pour le moment
Qu’un murmure lointain
Le souvenir de nos rêves
L’écarte d’un revers de main.
Sous les aboiements des chiens
Qui gardent fidèlement nos jardins.
Mais le désert tout autour
Ronge un peu plus chaque jour
Les murailles de pierre
Et leurs grilles de fer
Retournant petit à petit
A l’état de poussière
Comme cette vie
Que l’on nous offre
Et que l’on boit jusqu’à la lie.
Ce moquant bien,
De ceux qui hurlent de faim.
Elle arrive doucement
A petit pas
Elle n’est pour le moment
Qu’un bruit confus et incertain
De cliquetis, de claquements
De grincements où s’affûtent
Les âmes damnées de Némésis