Libérez les piétons enfermés dans les voitures

Avec sérigraphié dans le dos
Notre jolie planète
Avec "Just for you my love" en anneau
Mes intentions sont clairs.
Avec mon petit bourdon à deux roues
Qui se faufile entre les voitures
Cela les énerve.
D'autant que je ne peux m’empêcher
de leurs demander, s’ils n’avaient pas pu acheter plus gros
ou de m’arrêter un instant pour savoir s’ils allaient bien,
en leurs rappelant que la vie était cool
et repartant tout aussitôt,
me faufilant entre les voitures
de cet embouteillage négligemment polluant.
Mais ce qu’il y a de plus terrifiant
c’est de voir tous ces gens qui sont au volant de leur voiture
juste comme s’ils étaient dans leur salon
où ils y embarqueraient leur télévision, s’ils en avaient le droit.
Oubliant leurs rétroviseurs et tout se qui se passe autour,
ou forcément le marseillais qui sommeil en moi,
ne peut s’empêcher de les traiter d’américains,
les jours où je suis bien intentionné.
Sinon ils ont droit à une relecture de cette littérature argotique, si décriée.
Mais ceux que j’aime le plus,
ce sont ceux qui ont priorité
à partir du moment où ils ont mis leurs clignotants,
si j’ai le temps,
je les titilles jusqu’à ce qu’ils se sentent obligés de sortir de leur voiture,
leurs rappelant, en partant,
« Mettre votre clignotant, ne vous donne pas la priorité »,
Bien entendu il y a tout ceux pour qui les clignotants sont inexistants, inutiles,
que l’on finit par en jubiler lorsqu’une Porsche s’y laisse aller
et où l’on s’étonne auprès du chauffeur,
« Je ne savais pas que chez Porsche les clignotants étaient en option »
et où la seule réponse que l’on obtient est un inaudible « Grrrrrr ».
Sans compter tout ceux pour qui la priorité à droite
n’existe plus à partir du moment où vous avez un véhicule plus petit qu’eux.
Où l’on est heureux d’avoir des freins d’avion
mais où on l’est moins quand on leurs reproche et qu’ils n’en ont rien à faire.
Mais on conjure le sort comme on peut,
moi je fais brûler un cierge pour la sainte des carrossiers.

Mais ce qui me laisse toujours interrogatif
C’est comment peut-on avoir envie de s’embêter la vie avec une voiture à Paris.
Notre société consumériste a fait plus de dégâts qu’on l’imaginait,
faisant une génération de pâtés en croûte qui sont que trop polluant.