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Billet de blog 21 avril 2023

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Démocrates, solidaires, écologistes : pour un réveil républicain !

À Rennes, les partis politiques membres de la NUPES ainsi que des associations de Rennes et d'Ille-et-Vilaine, appellent à un réveil de la conscience républicaine. Face à la stratégie de diabolisation des forces de gauche, des mouvements sociaux, des luttes citoyennes et écologistes.

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Fin mars, Emmanuel Macron face aux responsables de sa majorité et quelques ministres, agissant en chef de troupe plus qu'en chef de l'Etat, accusait la NUPES, rassemblement de la gauche et des écologistes, « de délégitimer l'ordre raisonnable et nos institutions ».

Ce dénigrement orchestré par le chef de l'État et le gouvernement a en réalité commencé depuis plusieurs mois.

Il a d'abord visé les activistes du climat regroupés dans des associations ou collectifs, décrits comme des « éco-terroristes » menaçant l'équilibre du pays. Il a poursuivi par des pressions exercées par des préfets sur des collectivités au sujet de l'attribution de locaux ou de subventions à des mouvements écologistes et citoyens comme à Poitiers.

Il a continué au lendemain des événements survenus lors de la manifestation contre l'installation de méga-bassines à Sainte-Soline, en criminalisant ses organisateurs avant même que la lumière ait été faite sur ce qui s'est passé et sur les responsabilités de
chacun.

Dans le Journal du Dimanche du 2 avril Gérald Darmanin, Ministre de l’intérieur, a franchi un nouveau cap pour dénoncer un supposé « terrorisme intellectuel de l’extrême-gauche », reprenant à son compte une expression de Jean-Marie Le Pen en 1989.


Ces manoeuvres dilatoires, grossières et dangereuses pour la démocratie et les libertés, relèvent d'une même stratégie : faire diversion, délégitimer les mobilisations pour le climat et la justice sociale, et finalement désigner un coupable pour mieux se poser en gardien de l’ordre.

Emmanuel Macron le sait : il n'aurait pas été réélu sans les voix d'une partie de la gauche et des écologistes pour faire barrage à Marine Le Pen. Pourtant, le président et son gouvernement jouent un jeu pernicieux en réservant le qualificatif de “républicain” aux seuls tenants de la conservation de l’ordre établi.

Par ce dévoiement, en invoquant ces derniers jours un Front républicain contre toute opposition politique de gauche, les porte-paroles du macronisme contribuent à vider de son sens et de sa substance la notion même de République. Là où elle devrait être une boussole contre l’extrême-droite, elle devient tragiquement l’instrument de sa banalisation en même temps que de la diabolisation de l’ensemble du camp qui est traditionnellement celui de la République sociale.

Curieux retournement sur lequel devrait davantage s’interroger le pouvoir macroniste, puisqu’il en va de sa responsabilité devant l’histoire.
Les forces nationalistes et xénophobes se sont installées et renforcées à l'Assemblée, certains médias offrent à leurs orateurs.rices une tribune disproportionnée excédant largement l'exigence légitime de pluralisme, leurs groupuscules pullulent, menacent des élu.e.s et des journaux, comme récemment à Callac et Saint-Brévin-les-Pins, agressent des militant.e.s, notamment à Rennes 1, des jeunes LGBT+, mais ce sont nos organisations politiques que le gouvernement accuse publiquement d'être les complices des violences, les agents du désordre et finalement une menace pour la République.

Face à ce grossier détournement rhétorique et au dangereux glissement politique dont il est porteur, nous considérons qu’il est temps de réaffirmer le sens des mots.

Nous refusons catégoriquement ce jeu dangereux qui consiste à se revendiquer de l’autorité républicaine pour mieux la mettre à mal !

En cohérence avec les valeurs historiques qui ont toujours été les nôtres, nous appelons au réveil de la conscience républicaine. La République a  d'abord pour rôle de protéger et encourager la volonté des citoyen.ne.s de se mêler des affaires communes et de s'engager au nom de l'intérêt général, dès lors que cet engagement se situe dans un cadre d'action pacifique. Elle est le contraire de l'autoritarisme sans discernement, qui stigmatise toute forme de contestation citoyenne en l'amalgamant avec les actes violents d'une minorité, tout en banalisant les discours de l'extrême-droite qui encouragent toujours plus le passage à l'acte de groupuscules violents. Pour la grande masse des citoyen.ne.s pacifiques engagé.e.s dans les luttes sociales et écologistes, la République doit être, non une menace, mais une protection. Il est temps de la remettre sur ses pieds.

Parce que nous protégeons notre modèle social hérité du Conseil National de la Résistance, le droit à la retraite, le service public, la solidarité, nous sommes républicain.e.s.

Parce que nous savons que l’immense défi du changement climatique va bouleverser notre société et que la protection sociale sera la garante de sa cohésion, parce que nous prenons la mesure des efforts d’adaptation et de résilience nécessaires et de leur juste répartition, nous sommes républicain.e.s.

Parce que nous défendons le pluralisme, la liberté d'expression, la conflictualité politique, la divergence d'idées, le respect des oppositions, nous sommes républicain.e.s.

Parce que nous estimons essentielle la liberté associative et syndicale, que nous respectons l'engagement citoyen quand il se manifeste de manière non-violente, y compris dans la désobéissance civile, nous sommes républicain.e.s.

Parce que nous pensons nos institutions profondément perfectibles, que nous sommes attentifs à l'exigence de démocratie qui se manifeste dans le pays et la nécessité de répondre aux urgences climatiques et sociales, nous sommes républicain.e.s.

Parce que nous souhaitons une démocratie vivante et ouverte, que nous considérons qu'elle doit s'exprimer et s'entendre sous toutes ses formes - parlementaire, sociale, populaire - nous sommes républicain.e.s.


Premiers signataires : Europe Ecologie Les Verts – Groupe Local de Rennes, Géneration.S Pays de Rennes, La France Insoumise Rennes Métropole, Parti Communiste Français 35, Parti Socialiste 35, Parti de Gauche 35, Gauche Écosocialiste 35, REV Bretagne, Jeunes Ecologistes Rennes, Jeunes Insoumis.es de Rennes, Les Jeunes Génération.s Rennes, Mouvement des Jeunes Communistes d'Ille-et-Vilaine, Mouvement des Jeunes Socialistes d’Ille et Vilaine, Attac Rennes, Comité Local pour l'Environnement et la Résilience Écologique, Alternatiba Rennes, Oxfam Antenne de Rennes, Fakir 35, ARAC 35, Mouvement de la Paix 35, Union Pirate

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