La 12ème édition du Festival OFNI se tient du 12 au 16 novembre à Poitiers pour de nouveaux évènements itinérants dédiés à la création visuelle et sonore.
A l’occasion de la 1ère exposition monographique d’Atsushi Sakaï en France, qui aura lieu lors du Festival, Sophie Cavaliero – auteure aux éditions Le Lézard Noir (Nouvelle Garde, Révélations) – évoque le travail du photographe japonais :
« Précipitez-vous à la galerie Le Mouton Noir pour découvrir de nouveaux contes qui égaieront vos nuits et vos jours. Ne les racontez pas à vos enfants, mais osez les faire découvrir à vos compagnes et compagnons d'intimité pour chuchoter dans l'alcôve de nouvelles histoires venant d'Extrême Orient qui vous changeront des sempiternelles Ukiyo-e d'Hokusaï à nouveau exposées au Grand Palais en cette rentrée automnale. Préférez l'été indien et la discrétion du festival OFNI pour goûter aux moiteurs des photographies et histoires d'Atsushi Sakaï, un narrateur hors pair, qui peint ses photographies pour nous faire croire à de vieilles histoires, issues de la littérature japonaise1 pour certaines, et pour d'autres, nées uniquement de son imagination. Ses histoires, des "Shashin Hyakumonogatari", sont inspirées par de vieux contes de fantômes japonais, comme l'avait d'ailleurs fait Hokusaï dans ses propres et célèbres "Hyaku monogatari" (Cent histoires de fantômes). Chez Atsushi Sakaï, l'imagerie mêle la peur, la mort, le désir et la vie avec une couleur délicieusement érotique traitant de tous les codes du kinbaku (bondage japonais). Le visiteur, dans sa déambulation, pourra suivre le fil d'une histoire par série, de la Lubricité du Serpent au Kappa amoureux, en passant par la Toile de la Femme Araignée. Ces photographies ont été tout d'abord publiées dans un magazine, dans les années 70, le magazine SM Sniper, avant de devenir aujourd'hui un livre publié aux Editions le Lézard Noir, maison fêtant durant ce festival ses glorieuses dix premières années.
Ne manquez donc pas cet artiste photographe, promeneur solitaire et hors norme, loin des sentiers battus de la photographie actuelle. Ne rechignez pas votre plaisir par peur de l'interdit et osez découvrir une autre facette de notre fantasme pour le Japon, pas si loin des images flottantes que l'on pourrait voir en musée, plus proche souvent du cinéma comme une vieille pellicule colorisée ou de la carte postale. Ce photographe a aussi fait d'autres séries comme la célèbre série sur les momies japonaises de moines ("Sokushinbutsu") cherchant l'illumination. Ses photographies peuvent aussi toucher d'autres tabous comme notamment des photographies2 d'un accouchement dans la nature avec en toile de fond des grottes remplies de statuaires en forme de sexe ("Le Chant des Origines"). Une incursion dans la culture et le folklore du Japon nous invitant à réfléchir sur la fertilité, la naissance, la vie, la mort et la réincarnation. »
Sophie Cavaliero
1Contes de pluie et de lune d'Ueda Akinari, Akinari Ueda, L'ermite du mont Kōya de Kyoka Izumi ...
2Certaines sont inclues dans l'ouvrage "Révélations" édité aux Editions Le Lézard Noir
EXPOSITION D’ATSUSHI SAKAÏ
5 au 22 novembre - Du mercredi au dimanche 15h-19h
Galerie Le Mouton Noir (20 place Montierneuf à Poitiers)
Vernissage le 5 novembre à 18h30
Organisée avec le Lézard Noir dans le cadre des 10 ans de la maison d’édition et de la sortie du livre Fantômes japonais.
Déconseillée au moins de 16 ans
Programmation complète et tarifs du Festival :http://www.ofni.biz/