Retour de vacances morose. Est-ce toujours morose, un retour de vacances? Faut croire, même si la mer est à 180 de la terrasse, les poules au rendez-vous des réveils matinaux, les chats feignasses gorgés de soleil sur le caillebotis, doux et chauds sous la paume, on se dit qu'on n'a pas à se plaindre, et pourtant, pas envie de sourire. C'est le lot de ceux qui ne trouvent pas leur place, ne sont jamais contents, sont adeptes de la mélancolie, ont au coeur des aspirations et de courage aucun, pour les animer: ceux qui à force de frustrations réelles ou imaginaires deviennent des vieux cons.
Liste du matin pour éviter de devenir prématurément une vieille conne:
-Prêter l'oreille au babil des oiseaux, en toile de fond sonore si constante, qu'on oublierait presque de s'en extasier
-Contempler la houle sur l'océan, majestueuse
-Apprécier la caresse du vent sur la peau qui attenue l'ardeur du soleil
-Suivre de loin sans en avoir l'air les jeux solitaires à haute voix d'une petite fille débordante d'énergie
-Enumérer les ingrédients manquants du plat à préparer pour midi avant de se rendre à la boutique, saliver d'avance
-Regarder se balancer doucement les larges feuilles découpées par le vent de l'arbre du voyageur
Voilà, un papillon m'a frolée de son vol léger, s'est posé sur ma joue doucement.
J'ai oublié pourquoi j'étais triste.