Dans le miroir de la table d’écriture
Les caractères se balancent aux feuilles agitées par le vent
Comme des pendus.
Ce qui est réfléchi
Tremble en ombres affolées
Et la pensée mécanique de l’observable clignote
Apeurée de sa mort.
L’onde de lumière devient liquide
Et transperce la peau
S’écoule au cœur des cavités spongieuses
Stagne en retenues huileuses
Suinte entre les plaques cloquées surchauffées
S’amasse en glaires ligneuses trempées de bouillon ressassé
Où bourgeonnent les filaments mous pour crever la surface
Percer la poche
En un mouvement perpétuellement stérile.
Les particules en suspension y trouvent leur perchoir de hasard
Gazouillent à gorges fendues d’éclore à nouveau
Et la chair qui se gonfle ou craque
écoute
De palpitations en ondulations
Les frôlements du monde
Balancé au gré des vents coulis sur les nuques hérissées
écoute
Les cris surpris et glacés
Suspendus aux cils collés
écoute
Les yeux blanchis aux hurlements des chiens.
Les fibres du réel se déploient maintenant ignorant les frontières de l’être et de l’arbre
Bruissant d’ombres accrochées aux parois des paupières de l’un, à l’écorce de l’autre
Au pied, un tapis des songes coagulés pourrit
Comme l’écume usagée recrachée par le ciel.