Je remarque avec tristesse, est-ce paranoïa de ma part, exagération de l'angoissée toujours prompte à renifler la déliquescence, à présumer de la perte, à prophétiser la chute- je remarque donc un nombre non négligeable de remarques perfides au coin des rues peu fréquentées, au détour des blogs à activité réduite, à l'ombre des sentes tortueuses de l'esprit où il fait bon flâner et se griser. Des commentaires souverains et blessants de quelques censeurs au poil dur qui s'érigent en défenseurs de la raison, du bon goût ou de la langue. Délaissant pour un temps les querelles politiques et l'activité sportive pour reprendre leur souffle, je suppose, oxygéner les muscles, fourbir les fléchettes et rouler dans la farine les arguments cent fois pétris et remis sur le plateau, ils se fourvoient par un mot sérieux aguichés, un quiproquo de l'entendement, dans un billet futile, dont l'audace assumée est de distancier quelque peu la réalité par un regard créatif, moqueur ou farouchement personnel. Ils ont tôt fait d'accroire que leurs lumières avisées seraient de bon aloi, et débarquent en fanfare, à coup de sentences et d'arguments mauvais, pour faire entendre aux gueux de la raison qu'on risque à jouer sur les mots:
http://blogs.mediapart.fr/blog/jonas-ekhr/110511/sale-race
ou à soliloquer:
http://blogs.mediapart.fr/blog/anne-fontaine/100511/des-assistes-du-chomage-du-travail-obligatoire-et-quelques-tumeurs-di
qu'on s'touche avec le verbe:
http://blogs.mediapart.fr/blog/emmanuel-tugny/100511/mitterrand-et-le-paysage
Tout cela, vous en conviendrez, frise la correctionnelle!
Misère du discours argumenté, appuyé sur le recours aux faits, l'argument d'autorité, l'appui sur des valeurs et exemples appropriés, thèse, antithèse, synthèse et pâte à dent pour colmater les brèches du sourire de façade car il est raisonnable d'avoir raison pour la raison garder!
Et nos cigales du verbe, réduites aux quolibets, font crisser leurs élytres un peu moins brillamment, toutes de fiel engluées.
Messieurs les censeurs illustres, fourmis de la rhétorique, votre espace est immense, vos cieux infinis et vos pensées profondes, vos cohortes sont légion, souffrez que les pauvres cigales du verbe chantent et dansent en paix, la bise par vous soufflée, viendra bien en son temps: c'est le salaire et la voie de la raison.