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Billet de blog 14 juillet 2010

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Miettes d'oblomovisme

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Un divan moelleux, une robe de chambre, sont les accessoires essentiels initiaux de l'oblomovisme. Ainsi, c'est une attitude humaine plus répandue de nos jours dans nos sociétés occidentales riches , que du temps du barine Ilia Ilitch. Cependant , c'est une attitude extrême, qui se traduit par l'enfermement progressif, et l'allégeance à la médiocrité comme écran aux autres, incapacité à se frotter au monde extérieur et au miroir qu'il renvoie inévitablement. Une attitude douce et docile, celle du paresseux, mais aussi celle de l'Autre, cet Autre étrange, qui repousse les sirènes du dehors pour se nourrir de lui-même, crime de lèse-majesté. Un homme, un monde, à la recherche de son paradis perdu, qu'il entend reconstruire en lui-même, éloge du minimalisme. Ainsi , Oblomov est la tentation de jouir librement , en esclave de la vie.

"Oblomov"est un roman d' Ivan Gontcharov, publié en 1859. Réédité en poche: Le Livre de Poche, Coll. Biblio.

Extraits:

" Comme un oiseau en liberté, la pensée parcourait ce visage, voltigeait dans les yeux, se posait sur les lèvres entrouvertes, se dissimulait dans les plis du front pour disparaître tout à fait: alors toute la face d'Ilia Ilitch s'irradiait d'une paisible lueur d'insouciance." p.15

"Il portait une robe de chambre en étoffe de Perse, une vraie robe de chambre orientale, où rien ne rappelait l'Europe, sans glands, sans velours, sans taille, si ample qu'Oblomov aurait pu s'en envelopper deux fois. Selon l'immuable mode asiatique, les manches allaient en s'élargissant, des doigts jusqu'à l'épaule. Bien que cette robe de chambre eût perdu de sa fraîcheur primitive, bien qu'elle eût remplacé par endroits son éclat d'origine par un lustre honorablement acquis, elle n'en gardait pas moins la vivacité de la couleur orientale et la solidité de son tissu. Aux yeux d'Oblomov cette robe de chambre avait une foule de qualités inappréciables: elle était douce, souple, ne pesait pas sur le corps; telle une esclave docile, elle se pliait au moindre mouvement."p.17.

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