Qui croiriez-vous de celui qui vous dit : "N'aie pas peur, aie confiance" ou de celui qui affirme: "Tu as raison d'avoir peur, pense à ta sécurité"? De prime abord, pour mettre le maximum de chances de votre côté, vous écouteriez le second, non? D'autant plus que vous auriez besoin de les croire sur parole. Car après tout, si ce n'était pas le cas, si vous refusiez de les croire sur parole l'un et l'autre, alors évidemment, le discours du premier, vous forcerait à isoler vos peurs, les comprendre, les combattre par la prise de conscience de l'aliénation qu'elles représentent. Long et incertain processus, qui n'est pas à l'abri d'accidents. Le second parle d'or, il donne l'illusion de supprimer la peur en lui tournant le dos, alors qu'elle devient un instrument entre ses mains. La peur a toujours été de l'ordre du récit, quelques mots suffisent à en activer les mécanismes, une image, parfois comme au cinéma...La combattre, c'est refuser la sidération qu'elle exerce.
Billet de blog 21 mars 2011
L'électeur sidéré
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