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Billet de blog 9 septembre 2025

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Surpopulation carcérale : les proches toujours plus inaccessibles

À mesure que le nombre de personnes détenues augmente, les parloirs et unités de vie familiale sont toujours moins accessibles. Beaucoup n’ont plus que le téléphone pour maintenir un lien avec leurs proches – à condition d’en avoir les moyens, et de passer outre la présence de leurs codétenu·es en cellule.

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Seize cabines de parloir pour 400 personnes

Le plus compliqué, c’est que trop de monde veut parfois dire impossible de voir nos proches au parloir : 16 places pour presque 400 personnes. Certains n’arrivent plus à voir leur femme et leurs enfants depuis quatre mois, alors qu’avant ils pouvaient le faire chaque semaine. – V. T.

« Aucun créneau n’est disponible »

J’ai toutes les peines du monde à obtenir un rendez-vous au parloir. La réservation se fait en ligne, via une plateforme, mais à chaque fois que je me connecte, aucun créneau n’est disponible. On m’a conseillé de me connecter à minuit, mais même en faisant cela, il m’est toujours impossible de réserver un parloir. J’ai contacté à plusieurs reprises le standard de la maison d’arrêt et celui du parloir au sujet de cette difficulté, mais ça n’a rien changé. J’ai tenté de réserver un parloir par téléphone, mais cela m’a été refusé.

– M. G., proche d’une personne détenue.

« Normalement, les prévenus ont droit à trois parloirs par semaine. Mais ici ils en ont un seul, parce qu’il y a trop de monde. » – K. L.

« C’est très dur moralement »

Les liens avec les proches sont très compliqués car il n’y a que trois box de parloir, auxquels on peut accéder le lundi après-midi, le mercredi et le samedi. Avec la surpopulation, on a du mal à avoir les rendez-vous. Obligé de faire avec. On essaie de maintenir les liens avec la cabine téléphonique, mais ça revient très cher. Je n’ai que ma sœur et elle ne peut pas venir me voir, donc nous n’avons que de brefs contacts au téléphone. C’est très dur moralement. – S. K.

Au téléphone, aucune intimité

Quand je passe un coup de fil, mon codétenu est à peu près à 35 cm de ma bouche. Si j’ai besoin d’appeler ma copine, mon avocat ou quiconque, c’est juste impossible, c’est hyper gênant. D’ailleurs on entend les conversations à travers les murs. Combien de fois les occupants de la cellule voisine m’ont dit : « On sait à quelle heure tu appelles, on t’entend papoter. » Il y a bien une espèce de local téléphonique sur la coursive, mais quand je demande à y accéder, c’est souvent refusé : « Votre téléphone ne fonctionne pas ? Si ? Bon, eh bien téléphonez de votre cabine, c’est pour ça qu’elle est là ! » Dans la maison d’arrêt où j’étais avant, on comprenait ce besoin, mais pas ici.

« Au téléphone, avec tous les codétenus, on n’est pas libre de ses mots. Ça m’arrivait de rester en cellule pendant la promenade pour pouvoir parler plus librement. » – G. F.

Ce texte est paru dans la revue de l’Observatoire international des prisons – DEDANS DEHORS n°126 – Surpopulation carcérale : les personnes détenues prennent la parole

Illustration 1
Prise de rendez-vous pour un parloir difficile © Bernard Bolze

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