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Billet de blog 31 mars 2017

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Pour des alternatives à la récidive

L’Observatoire international des prisons demande aux candidats à l’élection présidentielle de s’engager à renforcer les alternatives à l’emprisonnement, pour une meilleure prévention de la récidive. Rejoignez notre appel, signez la pétition !

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Aurélie est actuellement incarcérée à Toulouse. Cette mère de famille a été condamnée à 6 mois de prison ferme parce qu’elle a conduit sans permis pour emmener ses enfants à l’école #çavautpaslapeine !

Une histoire courante

Comme Aurélie, des milliers de personnes sont emprisonnées chaque année pour des délits mineurs ou pour avoir commis des actes de nécessité. Pour quelle efficacité ? Alors que les prisons françaises sont surpeuplées, d’autres solutions existent : une peine alternative comme le travail d’intérêt général coûte beaucoup moins cher que la prison et entraîne presque deux fois moins de récidive.

La question n’est pas d’être strict ou laxiste, mais d’être efficace. L’Observatoire international des prisons demande aux candidats à l’élection présidentielle de s’engager à renforcer les alternatives à l’emprisonnement, pour une meilleure prévention de la récidive. Rejoignez notre appel, signez la pétition !

La prison, une solution ?

Au moment des faits, Aurélie avait entamé des démarches pour emménager en ville et ne plus avoir besoin de voiture, en attendant d’obtenir son permis de conduire. Mais son incarcération a changé la donne. Enceinte lors de son arrestation, elle a dû accoucher pendant sa détention. Cette situation n’a rien d’exceptionnel ! De nombreuses études montrent que la prison renforce le cercle vicieux de la délinquance : elle fragilise les liens familiaux, développe les mauvaises fréquentations et ne résout pas les problèmes qui peuvent avoir mené les personnes à commettre un délit (addiction, chômage, logement, etc.)

Illustration 2

D’autres solutions existent !

La loi prévoit des alternatives à l’emprisonnement, telles que les travaux d’intérêt général, la contrainte pénale ou le sursis avec mise à l’épreuve, qui imposent des contraintes, permettent un contrôle et assurent un accompagnement social. Elles offrent de meilleures garanties pour, à terme, protéger la société : quand 61% des sortants de prison y retournent dans les cinq ans, seuls 34% des personnes condamnées à un travail d'intérêt général récidivent !
Ali a été condamné à des travaux d’intérêt général. Pendant plusieurs semaines, c’est gratuitement qu’il été peintre en bâtiment pour un bailleur social, qu'il a tracé des parkings... Finalement, cette peine lui a permis de trouver un premier CDD. Elle lui a surtout redonné confiance en lui : « On ne m’a pas pris pour une racaille ou un gars qui fait des bêtises ! »
Mais aujourd’hui, les moyens manquent pour renforcer ces mesures. Dans un contexte politique favorable au tout‐carcéral, il est plus facile de prononcer une peine de prison ferme : l’essentiel du budget étant consacré aux prisons, les structures chargées de mettre en œuvre les alternatives sont engorgées et manquent cruellement de moyens humains et financiers...

Alors que plusieurs candidats à l’élection présidentielle proposent de construire de nouvelles prisons, l’Observatoire international des prisons, association indépendante qui mène un travail rigoureux d’éclairage et d’analyse des politiques pénales et pénitentiaires, leur demande de s’engager résolument en faveur des alternatives à la prison.

Et ensuite ?

Cette pétition sera remise à tous les candidats le 18 avril : deux jours plus tard, le 20, ils seront réunis sur le plateau de France2 pour un ultime débat. Forts de notre mobilisation, nous les interpellerons sur les réseaux sociaux pour les amener à se prononcer sur les alternatives à la prison #çavautpaslapeine !

L’élection passée, nous maintiendrons la pression sur le gouvernement ainsi que sur les députés, notamment après l’élection législative de juin et au moment du vote du budget en décembre prochain, pour dénoncer le recours abusif à l’emprisonnement, pointer ses effets délétères sur les personnes condamnées et, à terme, sur la société dans son ensemble. Et rappeler l’urgence d’une justice plus sociale et plus humaine.

En 2017, à peine 47 millions d’euros sont prévus pour le développement des alternatives et des aménagements de peine, contre près de 1,5 milliard pour l’accroissement du parc carcéral.

Plus d'informations sur www.oip.org

Ils ont déjà signé :

  • Noël Mamère, député de Gironde
  • Costa‐Gavras, réalisateur
  • Pierre Arditi, comédien
  • Evelyne Bouix, comédienne
  • Rachida Brakni, comédienne et metteuse en scène
  • Nancy Huston, écrivaine
  • Bruno Solo, comédien
  • Olivier Py, directeur du festival d'Avignon
  • Eric Dupond‐Moretti, avocat
  • Cécile Duflot, députée de Paris
  • Pouria Amirshahi, député des Français de l’étranger
  • Philippe Claudel, écrivain
  • Rokhaya Diallo, journaliste et auteure
  • Sorj Chalandon, journaliste et écrivain
  • Emilie Loizeau, auteur‐compositrice‐interprète
  • Laurence Blisson, secrétaire générale du Syndicat de la magistrature
  • Marie Darrieussecq, écrivaine
  • Michèle Rivasi, députée européenne
  • Thierry Kuhn, président d'Emmaüs France
  • Véronique Fayet, présidente du Secours catholique
  • Jean‐Claude Mas, secrétaire général de la Cimade
  • Jean‐Etienne de Linares, délégué général de l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT)
  • Ligue des droits de l'homme, Françoise Dumont, (présidente), Jean‐François Mignard (secrétaire général), Henri Leclerc, Pierre Tartakowsky et Michel Tubiana (présidents d’honneur)
  • Vanina Rochiccioli, présidente du Gisti
  • Delphine Boesel, présidente de l'Observatoire international des prisons‐section française
  • Bernard Bolze, fondateur de Prison insider et de l'OIP
  • Alexandre Delavay, président de Prison Insider
  • Serge Slama, maître de conférence en droit
  • Tony Ferri, philosophe
  • Olivier Brunhes, comédien, dramaturge et écrivain
  • Benoît David, Président de Ban Public
  • Bertrand Couderc, président du Syndicat des avocats de France
  • Sylvain Gauché, avocat, président de l'A3D (association des avocats pour la défense des droits des détenus)
  • Emmanuelle Kneusé, avocate pénaliste
  • Karim Mokhtari, responsable associatif
  • Sarah Silva Descas, secrétaire nationale CGT insertion‐probation
  • Yazid Kherfi, responsable associatif, ancien détenu
  • Grégoire Korganow, photographe
  • Agathe Zebrowski et Sylvain Lhuissier, fondateurs de Chantiers‐Passerelles
  • Matthieu Boissavy, avocat, président du club Droits, justice et sécurités
  • Marie‐Alix Canu‐Bernard, avocate, responsable de la Commission pénale de l’ordre des avocats de Paris
  • Emmanuel Pierrat, avocat et écrivain
  • Virginie Gautron, maître de conférence en droit
  • Danièle Lochak, professeure de droit
  • Jérôme Gleizes, conseiller de Paris
  • Génépi
  • Carcéropolis
  • 100murs

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