Nouvelle polémique, autour de Tex et de sa blague sur les deux coquards aux yeux d’une femme…
A mon habitude, je vais réfléchir du côté des cons… De ceux qui ne comprennent pas, de ceux qui n’ont pas accès au second degré…
Nous sommes un certain nombre à ne pas avoir accès au second degré sur quelques sujets…
Entre autre, à propos de cette blague.
L’émission a lieu à une heure de grande écoute, pour un public plutôt familial…
En référence au précédent article que j’ai publié sur ce blog (Violence et civilisation, chiffres), je rappelle qu’une femme tous les deux jours meurt sous les coups de son compagnon, ou ex-compagnon… Ce qui mène le chiffre à environ 180 personnes par an. Et ce qui ne tient pas compte des coups reçus par celles qui ne sont pas mortes, et ne tient pas compte du reste de la famille, des enfants, des amis de celles qui sont mortes, de celles qui devant leurs enfants continuent de se prendre ces coups, chaque jour ou de temps à autre… Cela monte le nombre de personnes qui souffrent et ont souffert de ces coups, directement ou indirectement, à un nombre relativement important, dont quelques uns se seront pris la blague de Tex en plein dans la gueule… Va falloir inventer des coachings « second degré » pour les amener à vivre dans cette société de façon apaisée et tranquille, pour les engager à savoir mettre leur peine sous le tapis lorsque Tex (et d'autres) lâche à la télévision ces blagues, pour en rire avec lui…
Qui aurait l’idée, aujourd’hui ou demain, de lâcher une blague à la télévision, à 12h 30h ou à 20h 40, sur les passages à niveaux « aléatoires » ? (revoir l’actualité sur les accidents de train). Vous ne trouvez pas ça drôle ? Moi non plus, la souffrance d’autrui n’est JAMAIS drôle. Oui, il y en aura beaucoup de blagues comme celles-là, encore et encore, et oui j'en rirai aussi, mais seulement si celui qui les produira le fera en ayant un peu réfléchi aux circonstances dans lesquelles il se le sera permis, devant qui il l'aura fait et comment il l'aura fait. Acheter Charlie Hebdo pour rire des blagues du même genre, j'en suis capable et je le fais, parce que je l'achète en connaissance de cause, volontairement, et peut-être ne puis-je rire que de 80% des blagues, et suis-je incapable de rire des 20% restant, parce qu'elles touchent à des domaines bien douloureux en ma personne, mais cela personne ne me l'impose. Je suis assez grande pour le choisir moi-même. Ce n'est pas le cas des quelques enfants en train de mettre la table devant la télévision à cette heure de grande écoute, dont la mère a gardé un coquard de "l'explication" de la veille qui a eu lieu devant eux...
Et ce n'est pas con d'avoir l'idée, avant de parler, d'imaginer la souffrance de ceux que nos paroles vont heurter.