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Billet de blog 27 mars 2017

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Quelle fatigue !

Pas vu, pas pris... Ce pourrait être la nouvelle définition de la probité en politique ? Tout pourrait être la faute à l'Information ? Stop, nous n'en pouvons plus !

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Et une couche de plus, jusqu'à l'écœurement. Que faudra-t-il pour arriver à leur faire comprendre que, tous les jours, ils s'embourbent un peu plus ? Que le fils de madame Pécresse ait été pris avec du cannabis est l'histoire relativement courante d'un jeune de sa génération, quel que soit son quartier d'origine. Nous sommes assez adultes, informés et matures pour ne pas en faire un drame. Je ne donnerais aucune leçon à madame Pécresse en ce qui concerne son rôle de mère dans cette situation, elle doit parfaitement savoir ce qu'elle a à faire et à dire à son fils, qui ne doit pas être plus idiot qu'un autre. En tant qu'élue, je lui demanderais de réfléchir un peu plus à la présence du cannabis sur le territoire, aux modes de sa circulation et de sa vente, car je suis sûre qu'elle a déjà réfléchi aux vrais risques que court son fils, je l'espère pas plus graves que ceux d'une consommation dite "ludique"... Dans cette histoire, la seule vraie importance est la prise de conscience du jeune des effets possibles du cannabis sur sa santé et des effets d'une inscription sur son casier judiciaire pour le déroulé de sa vie future. Que madame Pécresse se rassure, de nombreux parents concernés peuvent lui donner des conseils. Et encore une fois, elle trouvera pas mal de ces parents dans les quartiers qu'elle fréquente.

La vraie question est : faut-il en rajouter une couche ? Faut-il mettre ce jeune homme, qui j'en suis sûre n'a rien demandé de tout cela, sur le devant de la scène, quitte à lui pourrir la vie un peu plus ? Pourquoi le mettre dans une barque qui ne le concerne pas ? Pour abreuver le public d'un épisode somme toute assez banal ? Le problème est que ce soit de notoriété publique ? Depuis quand madame Pécresse demande-elle que la Justice soit secrète ? N'est-ce pas la marque de la Démocratie que les citoyens soient informés des décisions de Justice, même les plus petites ? S'il s'était agi du fils de Mélanchon, de Hamon, ou d'un autre, madame Pécresse hurlerait-elle aux loups si cela s'était su ? J'espère qu'en bonne mère elle aurait considéré, comme je le fais pour son fils, qu'il faut entourer les jeunes de bienveillance et de respect en les aidant à prendre conscience de leurs bêtises quand il y en a, et qu'il n'est pas nécessaire de trop charger la barque, ça ne sert à rien et ça peut être contre-productif.

Et vous croyez que ça peut sauver Fillon de mettre ce gamin au milieu d'une barque qui n'est pas la sienne ? Moi, personnellement je n'aurais pas été au courant des déboires du fils Pécresse si madame Pécresse elle-même n'avait pas remis le couvert. Pauv' gamin ! Je suis bien assez grande pour évaluer avec justesse chacune des situations, et plaindre ce gamin d'être remis dans la lumière par sa propre mère pour le soutien d'une autre personne qui représente bien d'autres enjeux que lui. Quant à madame Pécresse elle-même, si elle veut faire la preuve de malveillance, d'abus et de pression à son égard, qu'elle recommande d'abord à ses familiers d'être conscients des effets de leurs bêtises alors qu'elle est élue de la République et se doit d'être exemplaire. Je crois que monsieur Fabius est en situation de lui porter empathie et compassion. Les journaux ne l'épargnent pas, lui non plus.

Le vrai sujet est la démocratie, et l'information dans la démocratie qui doit en être un des principaux piliers. Bien sûr, il y aura toujours des personnes malveillantes qui feront n'importe quoi des informations qu'elles reçoivent. Doit-on s'occuper de ces gens-là ? Peut-on faire confiance à la majorité de la population qui n'est ni si bête, ni si malveillante et qui est parfaitement capable de juger des situations et des individus à partir de la VERACITE DES FAITS. La véracité des faits pour monsieur Fillon, c'est d'abord ce qu'il n'a pas nié, c'est à dire les cadeaux qui lui ont été faits. Pas par n'importe qui et pas pour n'importe quelle somme, alors qu'il est recommandé aux élus de la République d'être prudents quant aux risques de pression qui peuvent en résulter. C'est aussi son activité de conseil alors qu'il était élu de la République. Pas le montant de la rémunération, mais l'existence-même de l'activité en cours de mandat, ce qui ne serait pas permis aux élus qui, comme vous le savez, sont fragiles déontologiquement (si !). Ce sont encore les montants des salaires qu'il a attribués aux membres de sa famille pour des travaux qui sont à prouver. Là aussi, ce ne sont pas les salaires qui sont répréhensibles si le travail a été fait (il peut même avoir été mal fait s'il a été fait !), ce sont ses recommandations et ses propositions aux SMICards et aux retraités de se serrer la ceinture qui sont dans ce contexte moralement discutables. Dans ce domaine, monsieur Fillon s'est conduit comme d'autres. Et c'est bien ça qui est terrible, car cela nous montre un aspect détestable d'un certain nombre de politiques, de tous bords, qui peuvent être soupçonnés de vouloir être élus plus pour leur bien personnel et familial que pour le Bien Commun.  J'eus l'occasion, dans mon parcours professionnel, d'affirmer au cours d'une réunion qu'il était important de se faire élire pour faire du social, et non pas de faire du social pour se faire élire. Comme par ailleurs on s'aperçut que je savais lire les budgets dont j'étais responsable, (et on me le dit directement ! : "on a bien compris que tu sais lire les budgets...") , la sanction ne fut pas longue : quelques mois plus tard j'étais licenciée au motif que j'avais très bien fait mon travail, mais que je ne convenais pas aux "autres" ! Sur ce quartier de province qui était à l'époque représenté par des élus de gauche, c'est ensuite un élu de droite qui a représenté la population, élu qui ensuite encore est devenu frontiste, je le vois régulièrement à la télévision donner des nouvelles de son nouveau parti... 

Tout ceci pour dire que, d'une manière ou d'une autre, la population est informée. Si elle ne l'est pas directement, elle l'est par contact avec les faits réels à travers des personnes, à travers des actions, des décisions visibles pour quelques uns et le plus souvent transmises par le bouche à oreille, pour le coup sans aucun contrôle de la vérité. C'est à la population ensuite d'en faire ce qu'elle veut, ce qu'elle peut. Ce sont alors ses décisions, ses réactions qui nous montrent le danger. Autant qu'elle soit informée le plus complètement possible, le plus clairement possible pour le bon fonctionnement de la démocratie, par des professionnels dont on puisse contrôler la véracité des dires et les dissocier de leurs opinions. Cela ne peut se faire qu'avec une presse libre, d'opinions différentes et contradictoires. Cacher la poussière sous le tapis ne sert à rien, seule la probité doit conduire nos élus qui devraient se souvenir que la représentation des autres est d'abord, et par essence, un acte altruiste. Je sais que certains des actes de monsieur Fillon peuvent être légaux. Quid des règlements votés par les parlementaires eux-mêmes qui le permettent ? C'est bien ça qui m'amène à alerter TOUS les parlementaires sur la nécessité de réfléchir aux règlements et aux comportement d'un certain nombre d'entre eux, QUEL QUE SOIT LEUR BORD POLITIQUE, et les effets délétères sur la Démocratie.

PAS VU, PAS PRIS ? La pire des solutions : allez parler Démocratie, Probité, Honnêteté dans les quartiers après ça... Bon courage !

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