Je suis la compagne d’un homme incarcéré à la maison d’arrêt de Luynes 1, près d’Aix-en-Provence.
Je prends la plume aujourd’hui parce que le silence tue et que la honte se cache derrière des murs épais.
À Luynes 1, on ne parle pas de “droit pénal”, mais de peine supplémentaire, invisible, imposée par l’État.
Dormir sur un matelas posé à même le sol.
Partager une cellule humide, infestée de cafards et de moisissures.

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Vivre sans sanitaires dignes de ce nom, sans douche en cellule, avec des équipements hors d’usage.
Mon compagnon purge une peine de prison. Il n’a pas été condamné à l’humiliation, ni à la déchéance de sa dignité.
Or, c’est bien cela qu’il subit.
Les surveillants eux-mêmes tirent la sonnette d’alarme, en grève face à une surpopulation dépassant les 180%. Pourtant, on continue d’y envoyer encore plus de détenus, comme si entasser les êtres humains pouvait régler quoi que ce soit.
La Cour européenne des droits de l’homme a déjà condamné la France pour ces conditions “inhumaines et dégradantes”. Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté a publié rapport après rapport. Mais rien ne change.
Alors je pose une question simple, au nom de tous ceux qui n’ont pas de voix :
Jusqu’à quand l’État français bafouera-t-il ses propres lois et ses engagements internationaux ?