Cliché pris récemment à Bergerac (24), rue de la Résistance
Louis et moi sommes amis depuis belle lurette. C’est au cours d’un dîner à Bordeaux qu’il m’a confié sa dernière "prouesse", son dernier larcin. Lui et moi vivions en colocation à Belleville. Certains matins, j’ironisais :
- Aujourd’hui, tu vas à la chasse ou à la pêche ?
Nous tirions le diable par la queue. Lui, davantage. C’est en volant, en remplissant les bacs du réfrigérateur qu’il payait sa part de loyer. Le Monoprix d’en bas a longtemps fait les frais de sa dextérité. On lui aurait donné le bon dieu sans confession.
- Je dis toujours « pardon » et « merci mes anges. »
- Andouille ! Tu feras moins le malin quand on te prendra la main dans le sac.
Sans se départir de son sourire, Louis avait répondu avec un aplomb déconcertant :
- C’est déjà arrivé trois fois.
Quand il allait "à la chasse", il rapportait dans sa gibecière des morceaux de choix : tournedos, chateaubriands, entrecôtes, que nous accompagnions du vin le plus cher du magasin – un Pessac-Léognan.
- Ça n’est pas parce qu’on est fauchés qu’on doit bouffer de la merde, bougonnait-il.
Quand un jour, il est revenu avec un sapin de Noël de deux mètres de haut, j’en étais bouche bée. Inutile de te préciser, cher lecteur, qu’il ne l’avait pas acheté. Louis avait un principe auquel je crois il n’a jamais dérogé :
- Je ne vole que dans les grandes surfaces.
Les yeux ont failli me sortir des orbites quand un soir d’octobre il est revenu avec le coffre de la voiture plein de victuailles.
- J’ai fait les courses pour le mois.
Sans me prévenir, il avait tout bonnement circulé dans le magasin avec son caddie et l’avait rempli de tout ce dont nous avions besoin, et même plus… Sans passer par la caisse ! (…)
(Si par extraordinaire la suite vous intéresse, c’est à lire en cliquant ici. Merci pour votre curiosité.)