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Billet de blog 3 juin 2014

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François-Napoléon Hollande redessine la carte de France, pour oublier le Waterloo municipal et la Bérésina européenne.

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Le régime est désavoué. Les municipales et les européennes ont enregistré le fossé entre l'électorat, le gouvernement et ce qui n'est plus sa "majorité" que par abus de langage.

Dans ce contexte, le palais de l'Elysée (alias "Moi, Président" et "le Changement c'est maintenant") a trouvé remède : il change de pâtisserie et renonce au "mille-feuilles administratif".

Derrière ce slogan publicitaire se dessine une reconfiguration du pouvoir économique et administratif en France, retour à une logique féodale de provinces et/ou éclatement du territoire national en "länder", machines de guerre contre l'état et la nation désormais mal en cour à Bruxelles et dans les conseils d'administration des grands groupes industriels et financiers?

Accessoirement, cassant toute représentation liant les territoires administrés à des entités culturelles, sociales et économiques vécues, le démembrement de l'espace public garantira une durable abstention des "populations" de se mêler des élections. Les élections européennes ayant fait la démonstration qu'un système de circonscription sans relation avec le monde vécu assurait la reconduction de l'oligarchie des partis dominants, renforcée par l'épouvantail de la faction d'extrême droite.

Au passage, le Prince, d'un trait de plume prolonge le mandat des "élus" de l'abstention aux élections régionales... Est-ce constitutionnel? Le Président de la République a-t-il le pouvoir de nommer des élus pour 6 mois? La remarquable réussite de "l'inversion de calendrier" qui a achevé l'accomplissement présidentialiste de la 5° république confirme qu'on n'a pas à s'en soucier.

A défaut donc de savoir "inverser la courbe du chômage", le Président Hollande a donc pris compas, règle de bureau, papier millimétré et stylo-plume pour redessiner les frontières de ses provinces.

On se perd en conjectures quant à la logique qui a prévalu à son dess(e)in...

A-t-il laissé, dans un demi-sommeil, la créativité de son inconscient faire surgir des monstres étranges et jusqu'ici innommés?

Tout a-t-il été reconstruit, comme un puzzle autour du seul souci d'éviter une nouvelle scène de ménage avec son ex? A la manière d'un Louis XIV distribuant la noblesse selon les caprices de ses favorites ?

Quel chroniqueur nous l'expliquera? Qui est le Buisson de Hollande dont nous écouterons les audiogrammes dans quelques années?

Le mieux serait peut-être de prendre le problème comme il se pose pour Hollande:

Il y a une douzaine de grands féodaux socialistes pour qui une région c'est trop petit, alors qu'il n'y a qu'un palais de l'Elysée. Il faut donc les caser, sinon ils seront tentés de profiter de la faiblesse présidentielle pour intriguer.

Chaque marquis reçoit donc une capitale régionale, un parlement régional, une armée mexicaine de conseillers (par ailleurs co-financés par les laboratoires pharmaceutiques, les industries du béton et de la communication)  et une université rassemblée au knout dans une "Comue".

Sous réserve ensuite d'appliquer les directives européennes et de piloter l'économie régionale avec les organisations dominantes du patronat local, il est reconduit sur son trône tous les cinq ans, par 15 à 18% de l'électorat.

A titre d'exercice spirituel, tous les deux ans la Cour des Comptes lui fait lire une liste d'incohérences et malversations, dont la presse a le droit de se gausser à Mardi-Gras. A Noël il distribue des colis aux SDF et les restes des banquets de l'hotel de la Super-Région sont préservés pour la banque alimentaire.

En brûlant des cierges devant les statues de Sainte Rita, on est sûr qu'aucun Marquis ne sera renversé par un soudard du FN.

Il a déjà prévenu qu'il fera son mauvais coup en contournant le conseil constitutionnel...

L'assemblée nationale va-t-elle avoir un sursaut de dignité et d'honneur?

Messieurs les députés affligés... voilà l'occasion de sortir de vos mimiques et affectations pour vous opposer vraiment à l'arbitraire élyséen.

Personne ne doute que vous vous abstiendrez, au mieux...

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