Le gouvernement et la présidence de la 5° finissante sont de manière récurrente sujets à des "révélations".
On les prenait pour ceci ou pour cela, et voilà qu'ils sont autre chose.
Tel était un défenseur de l'impôt républicain, on découvre qu'il ignorait y être lui-même assujetti...
Tel était ministre du budget... on découvre que seul le sien propre le préoccupait vraiment, et de le défendre contre le fisc...
Tel affiche que "les pauvres sont sa raison de vivre", on découvre qu'il faut entendre cela à la lettre, et que son projet est de les maintenir en état de pauvreté.
Tel devient ministre d'un gouvernement "socialiste", on découvre que pour lui les femmes à petits salaires sont nécessairement des illettrées.
etc... etc...
Le dernier à se découvrir avoir ainsi deux visages est Monsieur Rebsamen.
Il se distingue pourtant des autres en assumant sa dualité.
Il nous dit: mon discours public, c'est le discours socialisant inspiré par les producteurs d'éléments de discours de la rue Solférino, ce que je pense au contraire, ce n'est que du discours privé.
Cachez ce réactionnaire qui sommeille en moi mais qu'on ne saurait voir...
Avec Monsieur Rebsamen, deux choses sont à distinguer:
- ce qu'il pense et qui anime son projet politique
- la ligne politique qu"il "assume" pour être au gouvernement...
A noter que par "ligne politique du gouvernement", il faut entendre "affichage vaguement socialisant", et ne pas tenir compte de la politique effectivement menée...
En effet, c'est tout le gouvernement
- qui pense à la manière de Rebsamen (voir ce que dit Filpetti quant à "l'intoxication" du président par le discours ultralibéral et le TINA ("there is no alterrnative") et met en oeuvre la politique conforme à l'idéologie de Rebsamen
- mais maintient un affichage vaguement socialisant, dont personne ne voit plus le rapport avec la pratique du gouvernement...
Tous les titulaires de petites retraites, ou tous ceux qui sont en train de préparer leur "petite retraite" n'ont pas besoin de cette interview reniée pour savoir ce que fait le gouvernement...
Contraindre le plus grand nombre à prévoir des départs à la retraite à 67 ans ou des décotes menant à la limite du seuil de pauvreté...Voilà la politique de ce gouvernement.
Tous les contribuables à salaire moyen savent que le gouvernement a décidé de les tondre pour financer sur leur dos les cadeaux aux capital et les aventures guerrières sans raisons, stratégie ni justifications.
Le passage le plus intéressant est celui où le ministre du chômage regrette que "ni la gauche ni la droite ne veuillent mettre en oeuvre" la politique style Tea Party qu'il appelle de ses voeux et... se tournent de ce fait vers ... le FN
Veut-il nous dire qu'à ses yeux le FN est la solution?
Non, il ne veut pas nous le dire, il le pense seulement, mais il veut qu'on retire l'interview...
Faites une expérience. Lisez cette interview en pensant qu'elle est de Frédéric Lefebvre...
Vous verrez, çà marche.
Essayez avec n'importe quel idéologue de La Droite Forte: Didier ou Peltier, ça marche encore...
La pensée unique de droite est au gouvernement.