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Billet de blog 7 juin 2015

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Contre la très réactionnaire "Charte des Langues régionales et minoritaires"!

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le chef de l’état et le gouvernement ont l’intention de ratifier la « Charte européenne des langues régionales et minoritaires ».

Pour cela ils ont l’intention de faire une nouvelle réforme constitutionnelle.

Comme si c’était sur ce point qu’il faut prioritairement changer la constitution !

Tout cela dans un contexte où une censure médiatique tenace fait silence sur l’aspiration de très nombreux citoyens à changer de république, notamment à en finir avec l’autocratie présidentielle, l’abaissement national devant l’institution européenne, le cumul des mandats, la corruption omniprésente dans l’exécutif et au Parlement, l’absence de proportionnelle etc…

Ce n’est pourtant pas un point sans importance.

La Charte européenne des langues régionales et minoritaires » est en fait un piège potentiellement créateur d’inégalités, d’injustices, de ségrégations et de discorde politique.

Son premier défaut est de vouloir attacher des langues à des territoires. En effet la charte stipule de respecter l’aire géographique de chaque langue régionale ou minoritaire. Il s’agit donc de reconnaître une partition ethniciste du territoire français…

Son deuxième défaut est d’associer la notion de « langue » à la notion de « minorité »… qui revient de même à créer une représentation de la nation comme kaléidoscope d’ethnies différentes, dénombrables, auxquelles les citoyens appartiendraient, au point qu’on pourrait les dénombrer pour faire apparaître « minorité » et « majorité »…

Ces deux premiers défauts, associant les notions de « région », de « minoritié-majorité » et de « langue » ouvrent la porte à une partition de la nation. La Charte n’hésite d’ailleurs pas à suggérer l’idée de « promouvoir des échanges transfrontaliers »… comme s’il y avait une frontière entre le Picard et le Normand, le Breton et le Français ou le Flamand, l’Alsacien …

Ils créent de plus un statut de seconde zone pour les locuteurs de langues allogènes, qui pourtant peuvent être plus nombreux que les locuteurs (prétendus et souvent imaginaires) des langues régionales… Les dialectes marocains, berbères, algériens sont sans doute plus parlés en France que certaines langues « régionales… »

L’égalité des citoyens est inséparable du choix républicain que « la langue de la république est le Français ».

Il n’est aucun besoin de cette charte ambiguë, mal rédigée, mal inspirée pour promouvoir la pratique des langues parlées et écrites en France. La dialectologie picarde et wallonne, par exemple, n’a aucun besoin de cette charte et chacun peut lire Jacquemard Giélée en y prenant le plus grand plaisir. Pas besoin de Charte pour apprendre et parler le flamand, le breton, le catalan le Corse. On peut même penser que cette Charte pourrait amener à donner à ces pratiques une signification rétrograde qu’elles n’ont pas par nature…

L’institutionnalisation d’un certain nombre de langues régionales ou de « minorités » contient le rejet des autres langues, l’affaiblissement de l’unité nationale dont le Français est un garant, le danger de crispations et de discriminations par les langues selon les territoires. L’unité de l’Education Nationale est elle aussi menacée.

Ce projet gouvernemental, une nouvelle fois inspiré par la servilité envers le dogmatisme de l’institution européenne et la volonté de calquer la France sur les réalités culturelles pourtant fort différentes de l’Allemagne des Länder ou de la Belgique des provinces, doit être combattu.

Plutôt que réviser la Constitution pour ratifier cette Charte potentiellement désastreuse, il faudrait œuvrer à retirer la signature de la France de cette Charte.

Signature qui fut posée là sans aucun débat démocratique.

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