Dans leur article ‘L’avocat Claude Guéant se défend mal, Michel Déléan et Louise Fessard, relèvent ce que nous entendons maintenant régulièrement :
"Les fonds secrets, les primes en liquide, les héritages, les gains au jeu ou les ventes d’œuvres d’art sont des arguments souvent mis en avant par les personnalités soupçonnées d’avoir reçu de l’argent sale dans les enquêtes politico-financières (notamment dans l’affaire de Karachi)."
Toutes ces sources d'argent banales pour "ces gens-là" ont en commun d'avoir peu "d'odeur"... D'échapper à l'implacapable traçabilité des revenus du travail. C’est l’argent blanc, l’agent Bonux .
En y faisant référence, dans la hâte des difficultés du moment d'interrogatoire, les mis en cause croient s'être trouvé un voile... faisant leur deuil d'en trouver un pudique.
Mais ce qu'il nous montrent clairement, tout en croyant cacher leur corruption, c'est ce qu'est leur monde banal: un monde où l'argent n'est pas le fruit du travail.
Tout en se défendant, ils s'identifient: ce sont des capitalistes, l'argent autour d'eux est un flux que par diverses astuces ils détournent à leur profit.
Plus ils mentent, plus au-delà ils disent la vérité de leur appartenance de classe.
Une appartenance qui apparait de plus en plus incompatible avec l'idée même de démocratie.
Ils nous le disent eux-mêmes: ils sont la ploutocratie.
Ils sont les vainqueurs de la lutte des classes.
Ils jouissent du butin dans lequel ils nagent.
Dans leur enivrement ils oublient parfois que même dans leur monde paradisiaque il y a des limites à ne pas franchir.
Il ne faut pas apporter la lumière au commun des mortels.
Il ne faut pas que la corruption se voit.
Ce sont de nouveaux Prométhées. Moins sympathiques que leur modèle, parce que moins partageurs...
Les travaux forcés n'existent plus... Pourtant on aimerait voir ce genre de gens tâter un peu du travail. N'ont-ils pas d'ailleurs inventé pour le vulgaire les travaux d'intérêt général?
E t si Guéant prenait 15 ans de balayage de métro, après quoi on le mettrait dans un charter pour l'un de ses pays dont il conseille les parasites.