L'actualité nous suggère de mettre les emblèmes au goût du jour. Ainsi les paysans ne manient plus guère de faucilles et le marteau est autant l'attribut du commissaire-priseur que celui de l'ouvrier aussi le PCF renonce à une image dont la sociologie de référence n'est plus contemporaine.Cette évolution est très intéressante, car si Monsieur Cahuzac continue a mener la lutte de classe avec l'argument classique qu'elle n'existe pas, le PCF lui se pose la question d'une représentation juste de la lutte des classes dans la société d'aujourd'hui. Affaire à suivre.
L'Europe, elle, ne se pose pas le problème de ses emblèmes, puisque de toute façon elle n'a rien à foutre de la reconnaissance populaire, le marchés étant indifférrents aux drapeaux. Les navires qui polluent la Mer du Nord et l'Attlantique portent d'ailleurs des pavillons sans rapport avec leus armateurs et affrêteurs...
Il faut pourtant lui dire que son drapeau bleu parsemé d'étoiles est démodé.
En effet l'Europe a renoncé à l'écologie, sa mer a la couleur du pétrole et des déchets ultimes, ses étoiles sont de mauvaises étoiles depuis qu'elle confond prospérité de la ploutocratie cosmopolite et bien-être des peuples. En Grèce on ne voit plus guère d'étoiles dans le ciel, ni non plus depuis Madrid ou Floranges.
Elle a dépassé le souci de la culture, de la diversité, de la qualité et établit partout des unités de valeur indifférente à la nature des choses.
Ainsi, en matière d'enseignement supérieur, l'Europe ne s'intéresse pas au contenu des formations, ni aux pratiques, elle mesure simplement le "temps étudiant nécessaire moyen pour la réussite à un diplôme" et ne distingue pas la musicologie des techniques d'expression, la médecine de la biologie, l'administration du droit, la physique du sport, les mathématiques de la gestion etc... Tout cela s'amalgame en des "ETCS" (European Credits Transfer System) livrés par paquets pour faire du Master.
Nous venons d'apprendre que le système de libre circulation des marchandises et de "concurrence libre et non faussée" conduit à ne plus faire la distinction entre le cheval et le boeuf... Animaux que notre système productiviste laisse survivre seulement jusqu'aux portes des abattoirs.
Tout cela est fondu dans un melting pot, et du creuset européen sort le "minerai de viande".
Distinguer le cheval du boeuf, c'est évidemment entraver et fausser la concurrence!
Ce n'est pas un non-événement, c'est juste un moment où la rhétorique de la liberté du commerce libre est obligée de montrer un peu ce qu'elle a sous les mots.
Des "minerais de viande".
Ces saloperies sont emblématiques de ce commerce tant vanté par l'OMC, de cette concurrence "libre et non faussée" qui devraient apporter la prospérité.
Ces "minerais de viande" où ceux qui les vendent ne cherchent même plus à distinguer une espèce animale sont un exemple horrifiant de la réduction de toutes les marchandises au statut d'équivalent indifférencié, dont la valeur d'usage est oubliée depuis longtemps.
Espérons que cette horreur n'aura pas qu'un temps et qu'on saura la rattacher à ceux qui la créent dans le quotidien de l'économie néo-libérale: les ploutocrates qui réduisent tous les échanges au bénéfice qu'ils en tirent, les technocrates transnationaux (technocrates du FMI, de l'OMC, de la Commisson Européenne) qui en sont les commis, les gouvernements d'obédience libérale qui leur obéissent, les maffieux de tout acabit qui pospèrent dans cette gabegie.
Le "minerai de viande" indifférencié devrait êtrele nouveau drapeau européen:

C'est quand même plus représentatif que çà: