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Billet de blog 12 novembre 2014

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Arlequin serviteur d'au moins 2 maîtres ...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Scène 1 Arlequin (1) (au public):

Me voilà bien ennuyé!

J’ai changé de patron il y a deux ans…

Et mon nouveau patron est un tocard.

Pourquoi me direz vous avoir changé de patron?

Mais parce que mon nouveau patron a piqué la place de l’ancien.

Comment a-t-il fait?

Ne m’en parlez pas! C’est une vraie honte il a fait semblant de pas aimer Mamzelle Finance, qu’on croyait fiancée avec mon ancien maître et de lui préférer une souillon, la p’tite Lepeuple.

Vous vous en vous souvenez pas?

En tout cas, la p’tite Lepeuple elle a plus que ses yeux pour pleurer, on dit qu’elle peut même plus payer son loyer, et mon nouveau patron, qui s’est acheté un nouveau scooter, il a tout, le Coeur, le reste et le couvert chez Mam’zelle Finance.

Et moi, je m’dis, ça va p’têt pas durer…

Alors en attendant, j’ai un rendez-vous avec l’intendant de mon ancien maître, pour qu’on m’oublie pas… parce que… mon nouveau maître c’est vraiment un tocard…

Quand il sort, personne lui parle plus, ni l’Angèle, ni le Baraqué….

Il fait toujours des fêtes où il reste tout seul, à attendre, avec que nous, les pantins autour de lui…

 C’est ici que j’ai rendez-vous. Au resto. J’ai pris un bon resto, de toute façon, c’est vous qui payez.

Scène 2 : Arlequin et Franducol, le restaurateur

Franducol : ne reste pas là à pavoiser devant tout le monde. J’ai réservé une table discrète, on n’a pas besoin de nous écouter.

(Ils entrent et prennent place)

 Le restaurateur : Ah Monsieur le Premier Ministre et Monsieur le Secrétaire Général, quel honneur !

Franducol

(au public) : Il plaisante ! Nous ne sommes que d’honnêtes citoyens qui viennent se goinfrer à l’aise.

(au restaurateur) Taisez-vous donc ! Nous sommes incognito !

Le restaurateur : (surjoué) Vous avez réservé ? Non ? Bon, on va vous mettre à la petite table au fond.

(Au public)  parce qu’on attend des gens importants, pas comme ces deux messieurs, qui sont des pas grand-chose…

Arlequin :

(au restaurateur) : N’en faites pas trop, quand même. Il pourrait y avoir des journalistes.

(Arlequin et Franducol s’installent)

Arlequin : pour moi ce sera une salade du Bourget, et pour mon ami de la terrine de gibier d’Outremer.

Franducol : Alors, Arlequin, pourquoi cette rencontre, les affaires reprennent ?

Arlequin : C’est juste Monsieur, que je voulais vous dire qu’étant bien au Palais je peux toujours servir.

Franducol: Mais tu as re-changé d’écurie, ta nouvelle loge est contaminée de partout. Nous craignons que tu ne nous ramènes des maladies.

Arlequin : Non Monsieur, je reste propre à toutes fins. Donnez moi une mission, je vous ferai mes preuves. Et vous le savez, je suis discret !

FranducolEh bien vois-tu, les choses ont bien changé depuis que tu as quitté notre service. Le patron en a un peu trop fait. Surtout, il a fait payer ses dettes sur la cassette du cassoulet de Mardi-Gras, et ça a fâché tout le monde. Alors, avec quelques vieux amis, je me suis dit… :  maintenant c’est moi qui prend les choses en mains.

Arlequin : Les choses ?

Franducol: oui, je vais reprendre la bande. Alors, si tu veux servir, c’est moi qu’il faut servir, lui, tu l’oublies. Ou plutôt non, tu t’en rappelles, si tu vois ce que je veux dire…

Arlequin : Vous voulez dire que je raconte à tout le monde l’histoire du cassoulet ?

Franducol : Non, tu vas juste où tu sais, voir celui qui cire le parquet…

Arlequin : Ah oui, le parquet, je vois !

Franducol : Donc, là, au parquet, tu leur dis : savonnez la planche ! Ils sauront quoi faire.Comme quand c'était Monsieur Claude qui les instructionnait.

Arlequin : D’accord, je savonne, je savonne. Bon, il faut que j’y aille. Laissez l’addition, c’est pour la p’tite Lepeuple, elle croit que je m’occupe d’avancer ses affaires.

Franducol : Ah, la p’tite Lepeuple, elle croit toujours que son heure est venue !

Arlequin : On la laisse croire, ça mange pas de pain

Scène 3 – Arlequin et deux colporteurs

Le premier colporteur : Alors, Arlequin, on retourne à ses anciennes amours ?

Le deuxième colporteur : Méfie-toi, Arlequin, ce gars là on sait des choses sur lui. Il n’en est pas toujours où il croit.

Arlequin : C’est pas ce que vous croyez, moi si je mange ici et là c’est juste pour prendre des forces, pour la p’tite Lepeuple.

Le premier colporteur : Ca on te fait confiance . Même si t’es pas le premier. Mais le Franducol, là, on l’a jamais vu s’occuper de la Lepeuple. Alors qu’est-ce que vous mijotez ?

Arlequin (en aparté, au public) : En plus, je me mets la presse dans la poche. Comme ça demain ils me renverront l’ascenseur.

(aux colporteurs) Bon, je vous dis un truc, mais vous en parlez pas avant une semaine.

Le premier colporteur : Nous, craché juré, cette semaine on part à la pêche sous-marine, on entend pas parler de nous.

Le deuxième colporteur (au public) : Hé, Hé,  avec le matos d’aujourd’hui c’est super facile d’enregistrer ! Je clique sur « record » et demain ca va twitter ! ça va laïker, ça va se pâmer !

Arlequin : Bon, vous en parlez pas avant une semaine. Parce que si ça se sait avant que le cocu soit dans le filet, c’est moi qui suis dans la panade.

Le premier colporteur : On est des vraies carpes on vous dit, vous parlez off record.

Le deuxième colporteur (au public) : On prend pas de notes, c’est la pomme qui mange tout…

Arlequin : Et bien voilà, Lefrançois il travaille plus vraiment pour le nabab du Cap-Nègre, et même il m’a dit d’lui savonner le parquet, si vous voyez ce que je veux dire. Mais vous en parlez pas avant qu’il se soit rétalé, hein, sinon moi je suis mal !

Le deuxième colporteur : Merci, excuse-nous, on te laisse, on a des mails à faire passer, des tweets à gazouiller et une bande à mettre au coffre.

Scène 4 – Epilogue : Arlequin et Lefromage.

Lefromage : Arlequin, regarde moi dans les yeux, est-ce que tu travailles pour nous ou pour les autres ?

Arlequin : Je ne sais plus, votre excellence.

Lefromage : Ca c’est normal, moi non plus. Mais cette histoire, entre toi et Franducol, c’est vrai où il y a rien ?

Arlequin : Y a pas grand-chose, votre Excellence. J’ai fait comme vous: vous vous souvenez, mais si, à la campagne, il y a deux ans,  quand pour rire vous jouiez à contre-emploi.

Lefromage : Bon, je ferme les yeux, comme d’habitude. Mais promets-moi de traiter la question en grand professionnel.

Arlequin : Votre Excellence, pour vous prouver ma fidélité, je vous propose de faire un selfie sur le perron du Palais.

Lefromage : Excellente idée, Arlequin on se ressemble tellement qu’on peut s’assembler pour un selfie.

 Arlequin : Zut, on pourra pas faire ça dehors, votre excellence, y a des manifs !

 (1) Arlequin serait l'ancêtre d'un certain Jean-Paul J. gastronome parisien du 21°siècle, employé des banques.

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