Sur Médiapart, comme aussi dans nombre de communes, dans nombre de réunions militantes ou informelles, la question des élections municipales soulève la question de ce qu'il peut rester de "l'Union-de-la-Gauche" 33 ans après l'élection de Mitterrand, 31 ans après son virage austéritaire et 5°-républicain... qui a obscurci les conditions du changement en France, et surtout après l'embrigadement du PS dans les recettes politiques et économiques de la technocratie bruxelloise, sous la dictée des marchés et de la finance.Après l'évidence de la continuité Sarkozy-Hollande sur les grandes questions budgétaires, socio-institutionnelles et internationales. A la seule exception d'une question de société (l'égalité sexuelle) vite contredite par une autre (le moralisme anti-prostitution substitué à l'action politique et poliicière contre le proxénétisme).
Il apparait que pour beaucoup de travailleurs de tous secteurs d'activité, beaucoup de démocrates et de citoyens, un deuil difficile doive être fait: celui de "l'union-de-la-gauche".
En effet aujourd'hui le mythe de l'union de la gauche cache l'allégeance au système de l'alternance sans changement qui met aux postes de la 5° république tantôt les élus de l'UMP tantôt ceux du PS, sans par ailleurs que le véritable vivier de gouvernement ne soit véritablement changé, les hiérarques de la haute adminstration du budget, des affaires étrangères, de l'éducation nationale et l'Université, de la santé et la défense restant inamovibles et constants dans leurs pratiques et orientations. Sans qu'aucune souveraineté ou même relative autonomie ne soit recherchée par rapport à la technocratie européenne au service des marchés et de la finance.
Le problème du PS n'est pas une question de personnes, ni de conviction. C'est le problème d'un parti qui s'est complètement moulé dans le système 5° république. Parti d'élus et de tecnocrates, appuyé sur une base instrumentalisée, entièrement tourné vers l'accession aux postes législatifs et éxécutifs des leaders de divers niveaux. Jusqu'à la compétition ultime pour la Présidence, dans un système d'alternance sans changement où le PS est le siamois de l'UMP, depuis que Mitterrand a assumé la relève du "coup d'état permanent"... qu'il n'a combattu que verbalement pour mieux en bénéficier ensuite.
Ce système est arrivé à un point de crise depuis que la réalité du pouvoir politique a été confisqué au niveau de la technocratie européenne, pour le compte des marchés.
Il n'est pas question de juger les personnes au niveau de telle ou telle commune, plus ou moins grande(1)... ce que d'ailleurs personne n'a le droit ni les capacités de faire, mais simplement de faire le choix politique clair que ce parti ne doit plus être renforcé ni soutenu, sauf à prolonger la 5° république et la dictature des marchés.
Donc, on ne peut se présenter ensemble devant les électeurs avec des personnes prêtes à pactiser avec le PS, ou engagées avec celui-ci.
Cela peut se prendre par l'autre bout de la question: quid des partenariats privé-public? quid des grands stades? quid des régies publiques de l'eau? quid de la politique environnementale? quid du transport public? quid de l'école publique? etc... Sur tous ces points le PS est contre le mouvement social.
Nous sommes à une date où la réalité politique ne peut plus être travestie par le mythe de l'union de la "gauche" incluant le social-libéralisme.
Quand après avoir été rejeté par l'électorat, le "oui" a pourtant conquis le PS et son appareil et été imposé contre la souveraineté poulaire via un traité illégitime, il a scellé la rupture entre le PS et la démocratie.
Il n'est donc plus pertinent de prendre le risque de prolonger l'hégémonie de ce parti sur ce qu'on ne pourra appeler proprement la gauche tant que d'autres idées et pratiques ne l'animeront pas.
Avec les muicipales et les européennes il faut commencer à changer de cap!
(1) Sans préjudice évidemment de ce qui est du ressort de la justice... Corruption, fraude fiscale, abus de pouvoir, trafic d'influence... Travers inhérents à la 5° république qui appellent à de profonds changements institutionnels.